Les négociations entre France et Pays-Bas au sujet de la recapitalisation du groupe Air France-KLM seraient « extrêmement difficiles » selon la presse néerlandaise, La Haye ne souhaitant investir qu’au nouveau de sa compagnie nationale.

Selon les sources du quotidien Het Financieele Dagblad, le gouvernement des Pays-Bas souhaite une injection de capital au niveau de la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines et non au niveau de groupe. Une stratégie opposée à celle de Paris, où le principe de la recapitalisation, évoqué depuis l’automne dernier (sans pour autant atteindre une renationalisation d’Air France) vise à « restaurer la capacité du groupe à faire face » à la période post-pandémie de Covid-19 – via un apport de 4 à 5 milliards d’euros qui ferait monter sa part du capital de 14% à environ 30%. Le gouvernement français met en avant le fait que toute aide à Air France-KLM profiterait automatiquement à la compagnie néerlandaise, mais apparemment sans effet – la partie opposée craignant que tout investissement au niveau du groupe disparaisse dans les caisses d’Air France.

Les négociations entre les deux Etats seraient d’autant plus compliquées que des élections auront lieu en mars aux Pays-Bas, où le gouvernement vient de présenter sa démission suite à un scandale mêlant accusations de fraudes aux allocations familiales et profilage ethnique.

D’après le Financieele Dagblad, les deux compagnies aériennes se sentent « condamnées à continuer ensemble », étant plus fortes à deux surtout dans cette période de crise du transport aérien mondial. Et les négociateurs néerlandais seraient tenus par l’annonce du ministre des finances Wopke Hoekstra en avril dernier : « l’argent du contribuable néerlandais ira uniquement à KLM ».

Rappelons qu’en France l’aide publique de 7 milliards à Air France-KLM a pris la forme d’un prêt d’un montant de 4 milliards d’euros garanti à 90% par l’Etat français (PGE), octroyé par un syndicat de six banques, et d’un prêt d’actionnaire de l’Etat français d’un montant de 3 milliards d’euros. Aux Pays-Bas, la compagnie-sœur KLM a de son côté été aidée à hauteur de 3,4 milliards d’euros.

Air France-KLM présentera ses résultats financiers annuels le 18 février ; la possibilité d’un accord d’ici là sur la recapitalisation est tout sauf garantie. Rappelons toutefois que ces aides publiques ne sont qu’une des possibilités envisagées par le groupe pour renforcer ses fonds propres.

Air France-KLM : une recapitalisation compliquée ? 1 Air Journal

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