La nouvelle dirigeante de la compagnie aérienne Tunisair n’aura tenu que deux mois : accusée d’être trop bavarde, elle a été limogée par le ministère des transports.

Nommée en janvier dernier à la tête de la compagnie nationale tunisienne, qui pour cause de pandémie de Covid-19 a perdu en 2020 plus de 70% de ses passagers et de son chiffre d’affaires, Olfa Hamdi a été limogée le 22 février 2021. Lors d’une conférence de presse, le nouveau ministre des Transports et de la Logistique Moez Chakchouk a expliqué cette décision par le fait que la femme de 36 ans avait commis « de nombreuses erreurs » et était « incapable de respecter le secret », ce qui avait entrainé « la fuite de documents internes ».

Olfa Hamdi, qui avait déjà dimanche répondu sur les réseaux sociaux aux attaques du syndicat UGTT, en a remis une couche hier, affirmant qu’il s’agit d’un « règlement de compte » : « c’est le gouvernement entier qui a été limogé vendredi dernier, lorsque Noureddine Taboubi [secrétaire général du syndicat NDLR] a décrété la grève de toutes les institutions publiques », a-t-elle affirmé selon Business News, l’économie tunisienne étant selon elle « réduite à un terrain de règlement de comptes ». L’ancien ministre du tourisme René Trabelsi déclare avoir « refusé » de la remplacer à la tête de Tunisair.

On retiendra aussi que la levée annoncée vendredi des saisies sur les comptes des sociétés du Groupe Tunisair, faites à hauteur de 8 millions d’euros par TAV Tunisie (gestionnaire de deux aéroports dans le pays) sur les 20 millions que lui doit la compagnie nationale. Des négociations sont prévues d’ici vendredi à Tunis pour déterminer le montant de cette dette, intérêts compris, et la rééchelonner.

Tunisair vire déjà sa nouvelle PDG 1 Air Journal

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