Airbus a dévoilé hier pour la première fois l’empreinte carbone qu’auront ses avions tout au long de leur durée d’exploitation. Le constructeur a adopté le standard de comptabilité international « Greenhouse Gas Protocol (GHG) », qui mesure notamment les émissions issues de l’utilisation des produits d’une entreprise par le consommateur final (périmètre dit « scope 3 »).
L’avionneur européen a ainsi calculé que les 863 appareils qu’il a livrés en 2019 émettront un total de 740 millions de tonnes de CO2 au cours de leur durée d’utilisation par les compagnies aériennes, estimée en moyenne à 22 ans. Sur ce total, 130 millions de tonnes proviennent des émissions liées à l’extraction, au raffinage et à l’acheminement du carburant nécessaire à leur exploitation.
Cela représente 66,6 grammes de CO2 par passager au kilomètre, selon Airbus qui s’est fondé sur un taux d’occupation moyen des avions de 82,5 %, constaté en 2019 par l’Association internationale du transport aérien (IATA). Les calculs de l’avionneur ont fait l’objet d’un audit externe. Les 566 avions livrés en 2020 (un chiffre en baisse reflétant l’impact de la crise du Covid-19) devraient eux émettre 440 millions de tonnes de CO2 au cours de leur exploitation et 63,5 grammes par passager au kilomètre.
Le transport aérien commercial émettait une moyenne de 90g/km par passager en 2019, reflet d’une flotte mondiale hétérogène dont les avions les plus anciens sont plus gourmands en carburant, selon les données de l’ONG International Council on Clean Transportation (ICCT), les automobiles mises sur le marché en 2019 en Europe émettant elles une moyenne de 122g/km (à diviser par le nombre de passagers).
L’avenir des carburants d’origine non fossile
Cet état des lieux permet de mieux identifier les leviers pour réduire les émissions mais ne constitue qu’une « photo à un instant T » de la situation, nuance Julie Kitcher vice-présidente exécutive d’Airbus, citée par l’AFP. Elle ne tient pas compte par exemple d’une utilisation accrue à l’avenir de carburants durables d’origine non fossile.
« Les avions livrés en 2019 sont certifiés pour voler avec 50 % de carburants d’aviation durables » (SAF) et devraient l’être au cours de la prochaine décennie pour pouvoir brûler uniquement des biocarburants ou carburants de synthèse. Or ceux-ci sont encore trop chers, donc pas rentables pour les compagnies aériennes, et trop peu disponibles. Voler avec 50 % de carburants durables permettrait d’ores et déjà de réduire les émissions des appareils de 40 %.
Outre les développements sur les SAF et l’hydrogène (50 % des gains à attendre), la feuille de route technologique du secteur comprend donc des recherches sur l’amélioration de la gestion du trafic aérien (8 % des gains, selon Airbus) et des avancées technologiques sur les avions et les moteurs (42 %). Déjà, les A320 produits actuellement émettent 20 % de moins que ses anciennes versions, grâce notamment à de nouveaux moteurs.
lucas a commenté :
27 février 2021 - 10 h 41 min
Donc si je comprend bien, une personne qui vas devoir faire un trajet en voiture sur un trajet qui à été supprimé en avion (pour des raisons écologique soit disant) va consommer deux fois plus que si elle avait pris l’avion?
BERTRAND GARET a commenté :
27 février 2021 - 12 h 05 min
Oui, c’est ça, la démonstration se faisait déjà il y a 25 ans avec par exemple les DC10 et 747 qui consommaient bien plus par rapport aux avions d’aujourd’hui, si on mettait 5 pax par voiture et le fret sur des camions, le bilan de consommation et donc carbone était déjà favorable à l’avion….C’est de l’écolo-politique.
Malgré cela, on pourrait effectivement faire des économies avec par exemple les tractages des avions du point de parking jusqu’au point d’arrêt, voir ne les faire que sur 1 moteur idem de la sortie de piste au parking, avoir des pentes d’approches plus raides qui permettraient des approches low idle, et des routes aériennes optimisées, ça ferait économiser plusieurs centaines de kilo de kéro par vol et par avion ce qui serait considérable a l’échelle mondiale. Faudrait que ça commence à bouger rapidement de ce coté pour redorer un peu l’image de l’aérien.
Quid des 400 kms d’embouteillage en moyenne matin et soir autour de Paris et de toutes les grandes agglomérations, alors qu’on parle de tout.
N’oublions pas que tous ces écolos qui crient haut et fort que l’aéro c’est pas beau, se précipitent les we sur les vols low cost pour faire des échappée en Europe…..
A méditer…!
Olivier a commenté :
27 février 2021 - 13 h 50 min
Airbus inclus l’extraction, le raffinage et le transport du carburant ce qui est vraiment très honnête et n’est pas le cas dans les calculs d’émissions des constructeurs automobile.
Pour les voitures les rejets de co2 sont sensiblement les mêmes qu’il y ai une ou 5 personnes dans la voiture, donc une voiture 5 places qui fait 120g/km n’aura pas toujours les mêmes rejets par passager suivant leur nombre.
BERTRAND GARET a commenté :
28 février 2021 - 13 h 05 min
Oui, évidement, dans tous les cas 4 ou 5 places, il faut 1 heure pour traverser la France en avion, en moyenne 10 h en voiture…en tartinant donc avec une consommation plus proche des 10 litres/100.
La vitesse a un prix et la courbe de conso est empirique avec l’augmentation de la vitesse..
Il va être temps d’avoir une vision réaliste de la situation, qu’on commence à affréter des trains pour emmener les containeurs et les camions d’un bout de la France, taxer les camions étrangers qui profitent de nos infrastructures sans participer à l’investissement et a l’entretien….tellement de pistes de travails existent…
Allez dire aux hommes d’affaires qu’ils devront pour aller a Lyon ou Bordeaux prévoir une demi journée ( s’il n’y a pas de grèves ) pour aller a leur RV et ne revenir que le lendemain. Est ce que tout le monde est prêt a changer de schéma sociétal ?
Guillaume a commenté :
4 mars 2021 - 11 h 13 min
Mauvaise pioche, Lyon ou Bordeaux sont très bien desservis par le TGV (2h et 2 à 3h respectivement), et donc l’infrastructure et l’offre est déjà en place.
75% des émissions du transport aérien sont d’ailleurs du au tourisme et non au déplacements pro.
La réponse sera surement un mix de tout ça : seul, sur un trajet national desservi, prenez le train.
A plusieurs, possiblement la voiture (non elle ne fait pas 10L/100 sur autoroute non plus)
En international, abstenez vous si possible…
Si le chiffre de CO2/km/passager parait assez faible (comparé à la voiture), il ne faut pas oublier qu’on fait énormément de km en peu de temps en avion, c’est trompeur ! Paris/NY c’est 6000km, un A/R correspond à 1 an de déplacement en voiture pour un français !