La compagnie aérienne CSA Czech Airlines a été placée en redressement judiciaire, croulant sous le poids de sa dette et faute d’aide publique malgré l’impact de la pandémie de Covid-19. Pas vraiment une surprise, après un courrier annonçant le licenciement de tous ses employés.

La filiale du groupe Smartwings, basée à l’aéroport de Prague-Vaclav Havel, est depuis le 10 mars 2020 en redressement judiciaire, un tribunal ayant donné 15 jours à ses créanciers pour se manifester. Les vols de CSA sont toujours assurés ce matin, par exemple entre la capitale de République tchèque et Kiev ou Stockholm, ou demain vers Paris-CDG,  mais sa flotte ne compte plus que deux avions – un Airbus A319 de 144 sièges et un A320 Avec 8 places en classe Affaires et 168 en Economie (ses deux ATR ont été saisis par CSAT en raison de factures de maintenance impayées. Le sort des commandes pour six A220-300 et trois A321XLR commandés est désormais en suspens.

La compagnie de l’alliance SkyTeam avait annoncé fin février son intention de licencier l’ensemble de ses 430 employés, tout en affirmant qu’une cessation d’activité n’était « en aucun cas » envisagée. CSA Czech Airlines faisait en effet face le 27 février à l’expiration de la procédure de protection contre les créanciers adoptée en aout dernier, qui permettait aux entreprises de reporter le paiement de leur dette afin d’alléger l’impact de la pandémie de Covid-19. Son plan de restructuration d’environ 42 millions d’euros n’a en effet pas été validé, et sa dette est estimée à environ 70 millions d’euros.

Le groupe Smartwings, qui possède CSA depuis 2019, avait refusé en mai dernier une proposition d’aide publique au motif qu’elle était conditionnée à une semi-nationalisation de la compagnie aérienne. Le gouvernement tchèque n’a pas l’intention de réitérer cette offre : « nous ne préparons aucun soutien spécifique pour le groupe Smartwings », a déclaré le ministre des Transports et de l’Industrie et du Commerce Karel Havlicek.   

Le groupe Smartwings avait transporté 9,6 millions de passagers en 2019, assurant un tiers du trafic dans la capitale tchèque. Son trafic a diminué de 95% entre avril et juin 2020, puis de 80% en juillet et aout ; l’année s’est terminée avec une chute de 81,5% du trafic, à 1,8 millions de clients. CSA a en outre rendu à son propriétaire son unique Airbus A330, après avoir décidé que la liaison vers Séoul ne sera pas reprise une fois la crise passée.

CSA Czech Airlines : le redressement judiciaire officialisé 1 Air Journal

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