L’État français réclame aux compagnies aériennes 550 millions d’euros de dépenses de sûreté et de sécurité, correspondant selon le SCARA au déficit en 2020 et 2021 de la taxe d’aéroport – liée au trafic passagers en chute de plus de 70% l’année dernière pour cause de pandémie de Covid-19.

D’après le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA), la DGAC a annoncé la nouvelle le 26 mars 2021 « lors de la réunion annuelle de présentation du bilan économique de la fonction sûreté/sécurité des aéroports » : le déficit de ces dépenses atteint un total de 550 millions d’euros et devra être payé par les compagnies aériennes « sur 6 ans à partir de 2024 », la somme étant « majorée des intérêts et des frais de gestion réclamés par l’État ».

Il s’agit donc de faire payer aux compagnies aériennes, déjà fortement touchées par la crise sanitaire, « un service de sûreté/sécurité sur des vols non effectués », dénonce le SCARA en parlant de « double peine ». Cette fonction régalienne devrait pourtant être payée par l’Etat comme dans d’autres pays, rappelle le syndicat qui regroupe 50% des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation.  

Cette décision contredit la doctrine du « quoi qu’il en coûte » affichée par l’État, qui devient selon le SCARA « quoi qu’il en coûte aux compagnies aériennes ». D’autant que ces dernières ont également appris de la DGAC la décision d’augmenter pour 2021 cette même taxe de sûreté « de 5% sur certains aéroports »…

Le ministère délégué aux Transports, interrogé par l’AFP, a rappelé de son côté que l’Etat a accordé aux compagnies des avances de 300 millions au titre de 2020 et 250 millions pour 2021, afin de « préfinancer les missions de sécurité (et de) sûreté sur leur aéroport durant la crise sanitaire et la chute du trafic ». Ces sommes seront remboursées « sur le produit de la taxe d’aéroport (TAP), c’est-à-dire sur le prix des billets d’avion qui sera acquitté par les passagers, en fonction du rythme de remontée en charge de l’activité aérienne », a précisé Jean-Baptiste Djebbari.

Taxe de sûreté : double peine pour les compagnies aériennes selon le SCARA 1 Air Journal

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