La compagnie aérienne Air Austral va recevoir à La Réunion au moins 35 millions d’euros d’aide publique supplémentaire, d’autres moyens de soutien étant à l’étude pour Air Tahiti Nui en Polynésie française.

Après le feu vert à la recapitalisation d’Air France, à hauteur de 4 milliards d’euros en échange de la cession de 18 créneaux à l’aéroport d’Orly, le ministre de l’Economie a évoqué le 7 avril 2021 au Sénat les aides prévues pour deux autres transporteurs tricolores affectés par la pandémie de Covid-19.

Air Austral, basée à Saint Denis-Roland Garros et jugée « vitale pour l’île de la Réunion (où elle) représente plusieurs centaines d’emplois » par Bruno Le Maire, va « d’abord » bénéficier d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 30 millions d’euros. La Région qui possède 73,5% de la société SEMATRA contrôlant Air Austral, apportera également une aide financière « très importante » ; la Caisse des dépôts et consignations (CDC) « va apporter 5 millions d’euros à la compagnie. Et je suis disposé à demander à la Caisse des dépôts et consignations d’apporter un soutien financier supplémentaire à Air Austral », a déclaré le ministre. Avant de préciser qu’Air France ne prendra pas de participation dans Air Austral, contrairement – peut-être – à Qatar Airways avec qui des négociations ont été confirmées début mars.

Air Austral était selon la Région « proche de l’équilibre » fin mars 2021, mais sa trésorerie devrait « plonger à -41 millions d’euros en février 2022. Une situation à risque justifiant les 60 millions au total « nécessaires à la compagnie pour faire face à ses échéances ». Elle a déjà reçu 120 millions d’euros de financement l’année dernière, dont 86 millions de la part de la SEMATRA et via un PGE.

En Polynésie française, où les mesures sanitaires sont reconduites jusqu’au 30 avril et où les résidents vaccinés peuvent désormais éviter la quarantaine à un retour de voyage international, l’avenir financier d’Air Tahiti Nui a également été évoqué par Bruno Le Maire. Vaguement, « d’autres modalités de soutien » étant évoqués pour la compagnie basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a ; mais le ministre a appelé la direction à saisir le CIRI (Comité interministériel de Restructuration Industrielle) pour « garantir la pérennité de l’entreprise » sur le long terme. « Je n’ai pas d’inquiétude sur la trésorerie de la compagnie d’ici la fin de l’année, mais je souhaite que cette compagnie puisse continuer à voler », a-t-il déclaré.

Bruno Le Maire a toutefois rappelé que l’Etat français a déjà « apporté 60 millions d’euros de Prêt garanti par l’État à Air Tahiti Nui », et qu’il souhaite qu’Air Tahiti Nui puisse bénéficier du dispositif aidant à la prise en charge des coûts fixes des entreprises qui ont plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires : « c’est le cas d’Air Tahiti Nui, à hauteur de 10 millions d’euros ». Rappelons qu’en tant qu’entreprise polynésienne détenue à 84% par le gouvernement local, ATN n’a pas droit au dispositif de chômage partiel, et a dû se séparer de 17% de ses effectifs ; les restrictions de voyage imposées par les élus locaux la privent de vols internationaux depuis février dernier.

On retiendra aussi de l’intervention d’hier ces paroles de Bruno Le Maire : l’aide à Air France » confirmée cette semaine ne sera « pas forcément la dernière », vu la lenteur de la reprise du trafic aérien en Europe…

Aides publiques : au tour d’Air Austral et Air Tahiti Nui 1 Air Journal

©Air Tahiti Nui