Les compagnies aérienne British Airways et Qantas ont réitéré leurs plans pour remettre en service leurs Airbus A380, en fonction de l’évolution de la pandémie de Covid-19, tandis que Qatar Airways parle toujours « d’absence de futur » pour le superjumbo, et qu’en Chine China Southern Airlines évoque désormais un possible départ.

« Nous avons une base pour l’A380 et il reste dans nos plans », a déclaré le CEO de British Airways Sean Doyle hier lors d’une conférence en ligne de CAPA, alors que l’un de ses superjumbos cloués au sol à Madrid (le G-XLEH) vient de s’envoler pour maintenance vers sa base à l’aéroport de Londres-Heathrow pour maintenance. L’A380 « marche bien » vers des destinations telles que Hong Kong et Johannesburg « mais aussi à Boston, Miami et Chicago, il a de multiples emplois », a ajouté le dirigeant de la compagnie nationale britannique. Avant de rappeler que le manque de créneaux de vol dans certains aéroports permet à l’appareil de 469 sièges de les partager avec d’autres avions plus petits et pouvant donc décoller vers d’autres destinations.   

A380 : oui pour British Airways et Qantas, non pour Qatar Airways et peut-être China Southern 1 Air Journal

©British Airways

L’optimisme est toujours de mises également chez la compagnie nationale Qantas, dont le CEO Alan Joyce a de nouveau exprimé hier son souhait de voir les douze exemplaires aujourd’hui immobilisés en Californie reprendre du service d’ici 2024. « Si la demande revient plus tôt, nous pouvons réactiver les A380 d’ici trois à six mois », a précisé le dirigeant, laissant entendre qu’ils pourraient être de retour sur certaines routes populaires en fonction des campagnes de vaccinations et des levées de restrictions de voyage. Les vols internationaux, qui reprendront a priori le 31 octobre, pourraient ouvrir « bulle par bulle, marché par marché », a-t-il déclaré, évoquant la relance de 22 des 25 lignes opérées avant la crise sanitaire – mais avec des avions plus petits initialement.

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©Qantas

Chez Qatar Airways en revanche, le CEO du groupe Akbar al Baker reste cinglant vis-à vis du superjumbo, dont cinq des dix exemplaires sont déjà condamnés à la sortie de flotte : « no future » pour « le mauvais appareil arrivé au mauvais moment », a –t-il déclaré dans un entretien accordé à Sam Chui. Avant d’ajouter qu’il est « improbable » que les cinq autres reprennent du service d’ici deux à trois ans (tous doivent être envoyés en retraite d’ici 2028).

La surprise est venue de China Southern Airlines, l’un des rares opérateurs avec Emirates Airlines et Korean Air à avoir remis en service son superjumbo depuis le début de la crise sanitaire. L’avenir des cinq A380 de 506 sièges aujourd’hui déployés vers en Chine et vers l’Australie, l’Europe, les États-Unis et le Japon n’est toujours pas décidé ; mais selon le vice-président Guoxiang Wu, « non seulement China Southern mais aussi de nombreuses compagnies aériennes doivent penser à l’A380, et nous devons savoir s’il est trop grand pour les routes ». Le coût d’exploitation est très élevé, « et pour répondre à la demande future des routes internationales, nous n’avons toujours pas le signal d’une reprise dans les années à venir. Nous devons donc réfléchir à la structure de nos flottes, en particulier pour les gros porteurs », a-t-il ajouté.

Le retour des vols internationaux réguliers en Chine est a priori reporté à la fin de l’année – même si les frontières se sont entrebâillées pour des « personnes inoculées du vaccin anti-Covid-19 produit en Chine » en provenance d’une vingtaine de pays, dont la France ne fait apparemment pas partie.

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©China Southern Airlines