La compagnie aérienne Qantas prévoit désormais de remettre en service six de ses 12 Airbus A380 fin 2023, quand la reprise des vols internationaux post-pandémie de Covid-19 sera effective. Mais des centaines de postes vont de nouveau être supprimés, en plus des 8500 déjà perdus.

Cela fait des mois que la compagnie nationale australienne affiche son attachement au superjumbo, comme British Airways et Emirates Airlines mais à l’opposé des Air France ou autres Lufthansa ou Etihad Airways. Le CEO de Qantas, qui exprimait encore le mois dernier son souhait de voir les douze exemplaires immobilisés en Californie depuis juin dernier reprendre du service d’ici 2024, a précisé ses plans le 20 mai 2021 dans Executive Traveller : les 6 premiers A380, ceux équipés des nouvelles cabines de classe Affaires et Premium (configuration en 14+70+60+341), seront réactivés « fin 2023 ». Et il ne faudra « pas longtemps » pour qu’ils soient rejoints par les six autres.

A condition bien sûr que les pilotes de Qantas soient disponibles : « les gars sur A380 suivent une formation continue pour le moment, et il existe un programme de soutien gouvernemental qui est là pour conserver ces compétences », a souligné Alan Joyce. Mais avec les retraites anticipées et les PNT partis en congé sans solde, « nous avons en fait des équipages pour six avions ». « Quand nous les attendons, à la fin de 2023, nous activerons les six premiers appareils très rapidement parce que nous aurons les pilotes pour le faire », a précisé le CEO. Un des douze A380 de la compagnie de l’alliance Oneworld (le VH-OQC) a justement quitté Victorville dans le désert de Mojave en direction de Los Angeles, pour des opérations de maintenance.

Mais cet enthousiasme pour l’A380 ne se traduira pas en termes d’emploi pour la compagnie qui vient de repousser à fin décembre la possible reprise des vols internationaux : les commentaires d’Alan Joyce ont été prononcés après l’annonce de nouvelles économies d’ici l’année financière 2023. Qantas veut économiser 1 milliard de dollars australiens supplémentaires (634 millions d’euros), en plus des 600 millions AUD devant encore être trouvés durant l’exercice actuel. « Plusieurs centaines » de PNC sur les vols internationaux devraient être concernés par des départs volontaires, en plus des 8500 postes déjà perdus. Environ 6000 des 22.000 employés du groupe Qantas restent « démobilisés » (employés mais sans salaire).

La perte totale de revenus pour le groupe Qantas depuis le début de la pandémie devrait désormais atteindre 10,14 milliards d’euros d’ici la fin de l’exercice 2021, même si la reprise des vols intérieurs et les performances du fret « stimulent la reprise ». Les revenus des activités domestiques devraient cependant « presque doubler » entre le premier et le second semestre de cet exercice, avec 95% des capacités de 2019 au T4 ; tous les avions utilisés sur les lignes intérieures sont désormais déployés, avec en renfort des appareils de Jetstar Japan et d’Alliance Airlines.

Qantas et sa low cost Jetstar Airways visent désormais pour l’année prochaine « en moyenne 107% et 120% respectivement » de leur capacité intérieure pré-pandémie. Les voyages d’affaires, y compris le segment des petites entreprises, ont continué de se redresser et se situaient désormais à 75% des niveaux de 2019 (contre 65% en avril). Pour répondre à l’augmentation de la demande intérieure de voyages loisirs, elles ont annoncé 38 nouvelles routes depuis juillet dernier.

« Nous avons encore un long chemin à parcourir dans cette reprise, mais nous avons l’impression que nous commençons lentement à prendre le virage », a commenté le CEO Alan Joyce. « La gestion des coûts reste un élément essentiel de notre reprise, en particulier compte tenu des revenus que nous avons perdus et du marché extrêmement concurrentiel dans lequel nous nous trouvons », a-t-il ajouté.

Qantas : retour des A380 mais suppressions de postes 1 Air Journal

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