L’aéroport de Beauvais-Tillé a réagi à la décision du Conseil d’Etat annulant la dérogation au couvre-feu, soulignant les conséquences sur la compétitivité de la plateforme alors qu’aucun vol de nuit n’a eu lieu depuis que c’est possible.

La semaine dernière, le Conseil d’Etat avait annulé la modification du couvre-feu à l’aéroport de Paris-Beauvais qui permettait à certains avions de se poser entre 23h00 et 5h00, une victoire pour les associations luttant contre les nuisances sonores. Cette décision a entraîné « l’annulation de l’article 1er de l’arrêté qui permettait, dans des circonstances très exceptionnelles, indépendantes des compagnies aériennes et sous le contrôle de la DGAC, l’atterrissage après minuit des avions basés », rappelle le gestionnaire de la plateforme SAGEB dans un communiqué soulignant « les conséquences directes que cette décision fait peser sur la compétitivité et l’attractivité » de l’aéroport beauvaisien.

Ce dispositif « construit en toute transparence pour protéger le plus grand nombre » n’a donné lieu à aucune dérogation depuis l’arrêté du 26 décembre 2019 selon l’aéroport. Ces dérogations « avaient pour bus d’éviter le coût environnemental des déroutements des vols sur des aéroports situés à plus de 200 kilomètres et le rapatriement des passagers en autocars au cœur de la nuit ». Dans un secteur très concurrentiel, cette décision fait peser un risque sur la compétitivité et l’attractivité de l’aéroport de Beauvais, seul aéroport en France avec Orly à connaître un couvre-feu ». Et elle pénalise selon la SAGEB « l’écosystème de l’aéroport touché de plein fouet » par les effets de la pandémie de Covid-19.

L’accueil d’avions basés « a permis la création de nouvelles activités comme la restauration à bord, la maintenance aéronautique, le nettoyage à bord, l’ouverture d’un hôtel qui ont permis la création de nombreux emplois en plus des 60 membres d’équipages installés à Beauvais » (par la compagnie aérienne low cost Ryanair), rappelle l’aéroport dans un communiqué. « L’effet catalyseur de l’aéroport (3438 emplois dont 1000 emplois directs occupés à 85% par des habitants de l’Oise, 248 millions € de PIB en 2019) est aujourd’hui indiscutable ».

Propriétaires et exploitant de l’aéroport « érigent le respect de l’environnement comme un axe stratégique majeur et non comme une source de régression. Investissements de décarbonation, réduction de moitié des consommations d’énergie, diminution de l’empreinte acoustique et augmentation des prises en charge pour insonoriser 100% des logements éligibles, l’aéroport de Beauvais multiplie ses efforts pour atteindre des objectifs ambitieux concrets et mesurables ».

L’aéroport Tillé « continuera à travailler, à proposer des solutions alternatives constructives dans l’objectif assumé d’un développement économique respectueux de l’environnement. Les élus du SMABT, la SAGEB et ses nombreuses entreprises partenaires continueront à défendre leur conviction que développement économique et respect de l’environnement sont parfaitement compatibles ».

Interdiction des vols de nuit à Beauvais : l’aéroport réagit 1 Air Journal

©Aéroport Paris-Beauvais