Alors que 1,8 million de salariés français sont soumis depuis hier à l’obligation de présenter un passe sanitaire pour continuer à travailler, le SCARA demande au ministère des Transports des éclaircissements sur son application chez les compagnies aériennes et dans les aéroports.

Le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA), qui regroupe 50% des compagnies aériennes françaises basées en métropole et dans les territoires ultra-marins, ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation, participait vendredi dernier à la réunion organisée par le Ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari pour faire le point sur la mise en œuvre des nouvelles mesures de contrôle sanitaire applicable au transport aérien. À l’issue de cette réunion « au cours de laquelle de nombreux points ont été abordés » selon le SCARA, le Ministre s’est exprimé exclusivement sur le « dispositif de contrôle qui va viser les compagnies mauvaises élèves » : le syndicat explique dans un communiqué vouloir lui rappeler que ses membres « continuent de mettre en œuvre toutes les mesures permettant de lutter » contre la pandémie de Covid-19. Sans oublier que le transport aérien dans son ensemble « a été, dès le mois de novembre 2020, la première industrie de transport » à mettre au point avec le IATA Travel Pass un laisser passer sanitaire, pass qui intègre désormais les applications européennes.

« Dans un esprit constructif et afin de pouvoir avancer efficacement dans la mise en place des nouvelles mesures de contrôle sanitaire applicable au transport aérien, le SCARA a demandé à monsieur le Ministre, au cours de la réunion de vendredi dernier que les points suivants soient éclaircis au plus vite » :

  • La définition du périmètre des vols pour lesquels les personnels navigants doivent être titulaires d’un passe sanitaire (vols domestiques ? vols DOM/TOM ? vols internationaux ?)
  • Préciser la conduite à tenir vis-à-vis des personnels ne détenant pas de passe sanitaire.
  • Le remplacement de la fiche de traçabilité papier renseignée à bord par les passagers par la fiche de traçabilité numérique déjà utilisée par d’autres pays européens.

Par ailleurs, poursuit son communiqué, le SCARA s’associe aux autres demandes exprimées lors de la réunion et en particulier :

  • La mise en cohérence des exigences applicables aux passagers sur les destinations pour lesquelles la situation sanitaire est équivalente.
  • La prise en charge par l’État du coût supplémentaire des mesures de contrôle du passe sanitaire supporté par les compagnies aériennes.

Le SCARA « réitère à monsieur le Ministre sa demande de réponses urgentes à ces questions, nécessaires pour construire un système de protection cohérent contre la pandémie, et compte sur le soutien de l’État, a minima sur ce sujet ». Les compagnies aériennes continuent de lutter contre la pandémie dans un contexte économique rendu particulièrement difficile ; « pour rappel, alors que les compagnies aériennes ont enregistré une baisse de 70% de leur trafic » :

  • L’Autorité de Régulation des Transports (ART) continue d’homologuer des augmentations de l’ordre de 3% des tarifs des aéroports.
  • L’État réclame aux compagnies aériennes 550 millions d’euros de dépenses de sûreté/sécurité sur des vols non effectués et pour une fonction régalienne, qui devrait être prise en charge par l’État.
  • Eurocontrol annonce une hausse des redevances de circulation aérienne en 2022 de 44% pour la France.

SCARA et le passe sanitaire : quid des compagnies aériennes ? 1 Air Journal

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