Le régulateur australien a rejeté la proposition de coentreprise des compagnies aériennes Qantas et Japan Airlines, expliquant que la coordination de leurs réseaux rendrait la concurrence « très difficile » pour d’autres opérateurs.

Annoncé en décembre dernier, le partenariat entre les compagnies nationales australienne et japonaise a reçu le 13 septembre 2021 une fin de non-recevoir de la part de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC). Le régulateur explique avoir « constaté que l’accord entraînerait probablement une réduction de la concurrence à mesure que les voyages internationaux reprendront, au détriment des passagers voyageant entre l’Australie et le Japon ». Pour son président Rod Sims, « l’ACCC ne peut autoriser un accord entre concurrents que s’il est convaincu que les avantages publics l’emporteraient sur les dommages causés à la concurrence. L’alliance n’a pas réussi ce test ».

Qantas et Japan Airlines, toutes deux membres de l’alliance Oneworld, avaient proposé une relation de partage de code étendue couvrant jusqu’à 29 destinations (14 au Japon pour la première, 15 en Australie et Nouvelle Zélande pour la seconde), ainsi qu’une coordination des tarifs, des horaires, du fret, des ventes, du marketing touristique et des avantages pour les grands voyageurs. Qantas prévoyait également de lancer une nouvelle route entre Cairns et Tokyo. En 2019, les deux compagnies aériennes transportaient environ 85% des passagers entre les deux pays.

Virgin Australia en particulier avait déclaré à l’ACCC qu’il serait plus difficile d’entrer sur le marché Australie-Japon s’il lui fallait concurrencer Qantas et JAL agissant conjointement plutôt qu’en tant que concurrentes individuelles (sa propre partenaire de partage de codes All Nippon Airways ne dessert que Sydney et Perth). « Les compagnies aériennes ont été gravement touchées par la pandémie et cela a été une période très difficile pour elles », a souligné le patron de l’ACCC. Il reconnait au projet des bénéfices à court terme pour la relance ; « mais préserver la concurrence entre les compagnies aériennes est la clé de la reprise à long terme des secteurs de l’aviation et du tourisme, une fois que les restrictions sur les voyages internationaux seront assouplies ».

Dans un communiqué commun, Qantas et Japan Airlines se sont dit déçues par la décision de bloquer une coentreprise qui « cela aurait stimulé la reprise du tourisme lors de la réouverture des frontières internationales ». Chez JAL, le vice-président principal adjoint – Marketing des routes, relations internationales et alliances Ross Leggett a déclaré que la JV aurait « accéléré la reprise » du trafic d’affaires et de loisirs, offrant « des avantages économiques et sociaux clairs aux deux pays dans l’environnement extrêmement difficile causé par la pandémie de Covid-19 ».

Le directeur général national et international de Qantas Andrew David a de son côté critiqué l’estimation de l’ACCC selon qui une nouvelle liaison annoncée à l’occasion entre Cairns et Tokyo est viable sans l’accord commercial : « sans être en mesure de se coordonner avec JAL, et en particulier d’attirer les touristes japonais dans le nord du Queensland en utilisant la vaste portée marketing de JAL au Japon, les vols prévus entre Cairns et Tokyo ne sont tout simplement pas viables commercialement pour Qantas », a-t-il déclaré (cette route sera relancée par sa filiale Jetstar en février prochain).

Coup d’arrêt pour la coentreprise entre Qantas et Japan Airlines 1 Air Journal

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