La compagnie aérienne South African Airways a opéré jeudi son premier vol commercial régulier en 18 mois, entre Johannesburg et Le Cap. Mais son futur propritéaire n’a toujours pas signé.

Le 23 septembre 2021 à 8h15, un Airbus A320 de la compagnie nationale sud-africaine a décollé de sa base à Johannesburg-OR Tambo en direction de l’aéroport de Cape Town, la rotation étant répétée l’après-midi par le même appareil (ZS-SZJ) avant qu’un A319 ne prenne le relais. Ces vols étaient les premiers réguliers de South African Airways depuis le printemps 2020, quand elle était présentée comme « au bord du gouffre » ; elle a également prévue programmé pour la semaine prochaine son retour à Accra au Ghana, Kinshasa en RDC, Harare au Zimbabwe, Lusaka en Zambie et Maputo au Mozambique, les réservations étant ouvertes. D’autres destinations seront ajoutées au réseau « au fur et à mesure qu’elle accélère ses opérations en réponse aux conditions du marché », précisait-elle le mois dernier. En revanche sa filiale low cost Mango reste clouée au sol.

Le CEO par intérim Thomas Kgokolo déclarait récemment : « après des mois de travail assidu, nous sommes ravis que SAA reprenne du service et nous sommes impatients d’accueillir à bord nos fidèles passagers et de brandir le drapeau sud-africain. Nous continuons d’être un transporteur sûr et d’adhérer aux protocoles Covid-19 ». Il y a selon lui « un profond sentiment d’enthousiasme au sein de l’équipe SAA alors que nous nous préparons au décollage, avec un objectif commun – reconstruire et maintenir une compagnie aérienne rentable qui joue à nouveau un rôle de leader parmi les compagnies aériennes locales, continentales et internationales ».

La compagnie de Star Alliance est sortie du processus de protection contre les créanciers fin avril 2021, puis a été renflouée par le privé en juin. Elle dispose désormais de huit avions : deux Airbus A340-600, un A330-300, deux A320 et trois A319, contre 46 avant la pandémie de Covid-19, seuls six étant actifs selon le directeur financier Fikile Mhlonto. Mais le nouvel actionnaire privé annoncé, le consortium Takatso, a précisé que l’achat de 51% des actions de SAA n’est toujours pas finalisé : selon son CEO Gidon Novick, le processus de « due diligence » n’est toujours pas terminé, même si rien de suspect n’a été décelé à ce stade, et l’accord doit encore être « soumis à diverses approbations et conditions préalables ».

Déjà donnée pour morte puis ressuscitée à plusieurs reprises, South African Airways est dans le rouge depuis 2011 et sous perfusion depuis des années, soumise à des interventions politiques sans fin. Selon le plan de sauvetage dévoilé l’été dernier, la « nouvelle SAA, restructurée, compétitive, créée à partir de l’ancienne » serait selon le gouvernement « la meilleure option pour repartir immédiatement dans les airs » – et éviter la liquidation.  Le plan de restructuration de 635 millions d’euros s’est déjà accompagné d’un vaste plan de licenciements : elle ne compte plus que 800 employés, contre plus de 4000 avant la crise.

South African Airways a finalement redécollé 1 Air Journal

©South African Airways