La compagnie aérienne Air France n’a pas convaincu les syndicats d’hôtesses de l’air et stewards avec qui elle cherchait un accord anticipé sur la compétitivité, notamment sur le long-courrier très affaibli par la pandémie de Covid-19.

En négociant un an avant l’échéance en octobre 2022 de l’accord collectif actuel, la compagnie nationale française espérait économiser des dizaines de millions d’euros en particulier en abaissant le nombre de PNC sur les vols long-courriers dès le début de l’année prochaine. Mais les adhérents de deux des quatre organisations syndicales représentatives ont rejeté le texte selon La Tribune, reportant à juin prochain au plus tard la reprise des négociations. Avec la perspective pour Air France de décider unilatéralement des efforts de compétitivité du personnel de cabine entre 2022 et 2025, faute de compromis. Globalement, elle proposait le passage du ratio en classe économique de 1 PNC pour 48 passagers à 1 pour 51.

L’UNAC par exemple expliquait le mois dernier que la proposition  de la direction entrainerait la disparition d’un PNC en Economie dans les Boeing 777-300ER COI, d’un PNC en classe Affaires dans les 777-300ER quatre classes (ou d’un en Eco dans les nouveaux quatre classes), d’un « PNC ratio » dans les 777-200ER et d’un PNC en Eco dans les Airbus A350 « V2 new »). Ce syndicat d’est déclaré « très réservé », et 80% de ses membres ont rejeté l’accord. Le syndicat majoritaire SNGAF ne s’est pas prononcé, et « c’est le non qui l’a emporté à 72% » selon le quotidien. L’Intersyndicale PNC (UNSA PNC et SNPNC-FO) s’est déclarée en faveur du texte et a été suivie par ses trois-quarts des adhérents, mais comme ne cumule qu’une audience de 48,7% aux élections professionnelles, le projet d’accord collectif a donc été rejeté.

Des « adaptations » étaient aussi prévues sur le moyen-courrier, pour un gain total de l’ordre de 750 à 800 équivalent temps plein (ETP). La présidente du SNPNC Christelle Auster a expliqué dans La Tribune que cela aurait permis à Air France « d’absorber les nombreux départs naturels » à venir chez les PNC, mais aussi de ne pas avoir à recruter pour l’arrivée de nouveaux A220 et A350. Les syndicats avaient obtenu d’Air France que la composition des équipages soit liée à la renégociation du reste de l’accord collectif. Dans un courrier aux salariés daté du 7 novembre obtenu par La Tribune, la directrice générale d’Air France Anne Rigail évoquait « un texte qui est particulièrement protecteur pour les PNC et qui reconduit d’emblée plus de 95% de l’accord actuel ». Et elle justifiait la négociation anticipée par un « besoin de visibilité dans la période de forte incertitude que nous traversons » – sans mentionner sa recapitalisation annoncée dès le printemps dernier, un objectif qui n’a pas échappé aux syndicats.

Air France : pas d’accord anticipé avec les PNC 1 Air Journal

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