Le régulateur brésilien a suspendu l’AOC de la jeune compagnie aérienne low cost Itapemirim Transportes Aéreos (ITA) après l’arrêt soudain de ses opérations vendredi dernier, apparemment faute de liquidités. Au Danemark, la société de leasing Nordic Aviation Capital (NAC) s’est mise sous protection contre les créanciers

Lancée en juin dernier par le groupe Itaperimim, la spécialiste brésilienne du vol pas cher a soudainement cloué au sol ses avions le 17 décembre 2021. Sa maison-mère, propriétaire de la première compagnie de bus au Brésil, a expliqué dans un communiqué avoir « de sa propre initiative, temporairement suspendu les opérations de sa compagnie aérienne ITA en début de soirée de ce vendredi, pour une restructuration interne. La décision a été prise en raison de la nécessité d’ajustements opérationnels ». Sans plus de détail.

Informée de la décision, l’ANAC (Agence nationale de l’aviation civile) a dans la foulée suspendu le certificat d’opérateur aérien d’ITA (AOC), qu’elle lui avait accordé en mai dernier. Et l’a enjointe à contacter individuellement tous les passagers affectés,  à qui il était recommandé de ne pas se rendre dans les aéroports de départ de leur vol.

ITA « regrette la gêne occasionnée et déclare qu’elle continuera à fournir toute l’assistance aux passagers concernés, comme le prévoit la résolution 400 de l’ANAC [qui gère les droits des passagers NDLR]. Elle mettra tout en œuvre pour reprendre ses vols prochainement. Le groupe Itapemirim informe également que cette décision n’affecte pas la fourniture de services de transport routier via la Viação Itapemirim, dont les opérations se déroulent normalement », précise le communiqué.

Basée à l’aéroport de Sao Paulo-Guarulhos, la low cost a transporté jusqu’à fin octobre un peu plus de 157.000 passagers, avec une flotte de six Airbus A320 et un A319 (tous pris en leasing, sur les 14 attendus). Selon le journal brésilien Panrotas, elle n’a pas d’argent liquide et ne peut pas payer ses employés ; environ 50.000 personnes avaient réservé un vol d’ici la fin de l’année.

Au Danemark, c’est la société de leasing Nordic Aviation Capital (NAC) qui s’est mise sous protection contre les créanciers, afin de restructurer une dette de 6 milliards de dollars. Ce recours au Chapter 11, le deuxième depuis le début de la pandémie de Covid-19, survient après qu’elle ait annoncé en septembre un accord de principe avec les créanciers. NAC gère actuellement près de 550 avions chez 68 compagnies aériennes (notamment HOP, Amelia ou Air Antilles), et se présente en particulier comme le premier loueur au monde d’avions régionaux (ATR, Embraer, DE Havilland Canada…).

« NAC prend cette mesure proactive aux États-Unis parce que nous pensons qu’il s’agit du moyen le plus efficace de mettre en œuvre une restructuration financière consensuelle et globale », a déclaré dans un communiqué Justin Bickle, vice-président de NAC et président de son comité de restructuration. « Avec le solide soutien que nous avons reçu de nos prêteurs à ce jour, nous sommes heureux d’entrer dans le processus du Chapitre 11 avec un accord de soutien à la restructuration en place pour mettre en œuvre la restructuration financière du groupe, qui positionnera NAC pour une croissance et un succès futurs tant que les conditions de l’industrie continuent de s’améliorer ».

Ca coince pour Itapemirim au Brésil, et pour NAC au Danemark 1 Air Journal

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