La compagnie aérienne Air France proposera 1385 vols le weekend prochain, en hausse de 30% par rapport au premier weekend de janvier 2021, et ne constate qu’un petit ralentissement des réservations. Les plus de 14.000 annulations de vols ces derniers jours dans le monde l’ont jusque là épargnée, mais la propagation du variant Omicron pourrait changer la donne.

Alors que les annulations de ce 29 décembre 2021 ressemblent à celles de mardi selon Flightaware (déjà 1538 vols supprimés dans le monde au moment de la rédaction, principalement en Chine et aux Etats-Unis), la compagnie nationale française a jusque là été épargnée – par l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le personnel navigant et par la météo, les deux causes principales de ces annulations. Air France a déclaré lundi dans Le Monde avoir maintenu pour le weekend-prochain (1er et 2 janvier 2022) 1385 vols, soit 30% de plus que durant le premier week-end de janvier de cette année. « Pas de vague d’annulations » des achats de billets mais « un petit ralentissement des réservations », explique la compagnie aérienne qui constate « une logique de réservations à court voire très court terme. Les clients reviennent à une situation d’attentisme ».

Mais ce maintien de l’offre pourrait ne pas durer selon les syndicats de navigants d’Air France, Omicron commençant à affecter en particulier les hôtesses de l’air et stewards : « chaque jour, 50 PNC se déclareraient “covidés”, c’est-à-dire positifs au Covid-19 ou cas contact », explique au Monde un dirigeant de syndicat PNC. Des « problèmes pour appareiller des équipages pour les fêtes » se font sentir, indique un syndicaliste pilote selon qui les copilotes sont plus affectés que les commandants de bord en raison de leur plus jeune âge et donc de contacts sociaux plus nombreux. Interrogée par Libération, la présidente du SNPNC Air France Christelle Auster nuance : elle évoque une « petite tension », mais « pas d’inquiétude ».

Selon la direction, le système « tient la route » jusque là, notamment grâce aux renforts et aux cadres d’astreintes prévus pour venir en aide aux personnels au sol ou aux équipages de réserve en alerte en cas de défaillance. Air France bénéficie en outre d’un atout par rapport à ses rivales : le recours au chômage partiel depuis 2021 lui a permis d’éviter les vagues de licenciements de navigants, malgré l’arrêt quasi-total du trafic international dû à la pandémie. « Contrairement aux compagnies américaines et chinoises, nous avons des équipages de réserve, pilotes et stewards, qui peuvent être appelés en renfort à tout moment lorsqu’il y a des manques. Ce coussin de secours suffit à absorber les absences, liées au Covid ou non », assure dans Libération le porte-parole de l’entreprise. La reprise de l’été dernier a donc pu se faire plus facilement chez Air France, quand d’autres se retrouvaient déjà sous tension.

Mais au vu des derniers mois de la crise sanitaire, l’incertitude reste quand même de mise, notamment si les frontières se referment. Ce qui aurait un effet sur les cours en bourse du groupe Air France-KLM (dont les résultats financiers du T3 étaient les premiers positifs depuis le début de la pandémie), et sur la nouvelle recapitalisation prévue pour renforcer son bilan, déjà reportée à 2022…

Air France et Omicron : petit ralentissement des réservations sans plus 1 Air Journal

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