La compagnie aérienne Aeroflot suspend à partir d’aujourd’hui tous ses vols vers l’Europe, conséquence de la fermeture de l’espace aérien de l’UE. Et ses accords de partage de codes avec KLM Royal Dutch Airlines et Delta Air Lines sont également suspendus. S7 Airlines l’a imitée, tandis qu’Ukraine International Airlines n’envisage pas de redécoller avant le 24 mars.

Conséquence de la guerre en Ukraine et de l’annonce de la présidente de l’Union européenne, la compagnie nationale russe a annoncé dimanche soir « en raison des restrictions concernant l’espace aérien mises en place par les autorités européennes, suspendre à partir du 28 février 2022 et jusqu’à nouvel ordre ses vols vers l’ensemble des destinations européennes ». En début de journée, Aeroflot avait déjà annoncé avoir réagi aux différentes annonces des régulateurs nationaux avoir suspendu les liaisons vers Chisinau (Moldavie) jusqu’au 4 mars ; vers Bucarest (Roumanie), Ljubljana (Slovénie), Prague (République tchèque) et Riga (Lettonie) jusqu’au 26 mars ; vers Londres (Royaume-Uni) et Dublin (Irlande) jusqu’au 23 mai ; et vers Sofia (Bulgarie) jusqu’au 24 mai, et Varsovie (Pologne) jusqu’au 25 mai.

Les passagers d’Aeroflot qui ont réservé un transport vers/depuis/via les points susmentionnés avaient le choix entre « remboursement forcé, changement de date de transport pour la prochaine période, et changement de destination vers d’autres aéroports européens à partir du programme actuel d’Aeroflot ». Cette dernière option n’est donc plus disponible.

Et la possibilité de voler sur une autre compagnie a été singulièrement réduite par les annonces de ses partenaires dans l’alliance SkyTeam : Delta Air Lines, qui ne dessert ni la Russie ni l’Ukraine, a annoncé le « retrait » avec effet immédiat de son accord de partage de codes avec Aeroflot. « Nous avons supprimé notre code des services exploités par Aeroflot au-delà de l’aéroport Sheremetyevo de Moscou, et supprimé le code d’Aeroflot des services exploités par Delta depuis Los Angeles et New York-JFK », a précisé dans un communiqué  la compagnie américaine, actionnaire et partenaire stratégique du groupe Air France-KLM.

Si ce dernier n’a pas encore communiqué sur le sujet, KLM Royal Dutch Airlines a expliqué samedi dans un communiqué avoir suspendu pendant une semaine au moins tous ses vols vers la Russie (où elle dessert Moscou et St Petersburg) et le survol du territoire. Une décision « motivée par des sanctions convenues par les États de l’UE, stipulant qu’aucune pièce de rechange d’avion ne peut être envoyée en Russie, même si elle est destinée à la compagnie aérienne en question. Cela signifie que KLM ne peut plus garantir que les vols vers la Russie ou passant sur le territoire russe pourront revenir en toute sécurité ». Des « alternatives sont actuellement recherchées » par la compagnie nationale néerlandaise  pour les vols devant passer sur le territoire russe en route vers d’autres destinations. Comme pour sa sœur Air France, cela signifie la suspension des vols vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Trois pays où elle dessert les aéroports de Pékin, Chengdu, Hangzhou, Shanghai et Xiamen, ainsi que Tokyo et Séoul.

Deux autres compagnies aériennes des pays touchées par la guerre ont mis à jour leur programme de vol : S7 Airlines annule tous les vols vers l’Europe du 26 février au 13 mars en raison de la « fermeture de l’espace aérien par plusieurs pays européens ». Soit 16 routes au total vers Burgas, Varna, Munich, Vienne, Düsseldorf, Berlin, Vérone, Bologne, Milan, Alicante, Barcelone, Larnaka, Pathos, Thessalonique, Nice et Paris. « Les ventes de billets pour ces lignes après le 13 mars sont temporairement suspendues », a précisé la compagnie russe.

Et à Kiev, Ukraine International Airlines a prolongé jusqu’au 23 mars inclus la « pause » de ses opérations, effective depuis jeudi dernier. « Cette décision est conforme à la NOTAM du Service de l’aviation d’État », souligne la compagnie nationale ukrainienne dans un communiqué. Et elle souligne que « le remboursement des vols annulés n’aura lieu qu’après le 26 mars », en raison de « nuances techniques de la loi martiale en Ukraine », appelant les passagers affectés à de la « compréhension ».

Aeroflot sans Europe ni partage de codes 1 Air Journal

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