L’Union européenne a annoncé dimanche la prochaine fermeture de l’ensemble de son espace aérien aux compagnies aériennes russes, ainsi qu’aux avions immatriculés dans ou possédés par le pays – y compris ceux des oligarques. Le Canada en a fait de même, et les Etats-Unis devraient suivre, mais d’autres résistent à cette idée.

Suite à de nouvelles annonces de restrictions des espaces aériens du Vieux continent le 27 février 2022, notamment par la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a confirmé la prochaine fermeture de l’espace aérien des 27 Etats membres à tous les aéronefs russes. « Nous proposons une interdiction de tous les aéronefs appartenant à des Russes, immatriculés en Russie ou contrôlés par des Russes », a-t-elle déclaré. « Ces avions ne pourront plus atterrir, décoller ou survoler le territoire de l’UE. Cela s’appliquera à tout avion détenu, affrété ou autrement contrôlé par une personne morale ou physique russe ». Et la dirigeante a précisé : « Permettez-moi d’être très claire. Notre espace aérien sera fermé à tout avion russe – et cela inclut les jets privés des oligarques ».         

Au moment de la rédaction ce lundi matin, l’EASA n’avait pas transformé cette annonce en bulletin officiel, les compagnies russes étant de facto déjà interdites de vol dans l’espace aérien du Vieux continent vu les dispositions prises individuellement par les pays face à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Rappelons que le régulateur européen avait déjà en fin de semaine dernière déclaré la région de l’Ukraine comme « zone de conflit ».

Le Quai d’Orsay a de son côté précisé hier dans ses conseils aux voyageurs que « dans le contexte des tensions résultant de la guerre en Ukraine, l’Union européenne vient d’annoncer sa décision de fermer sans délai l’espace aérien européen aux avions et compagnies aériennes russes. La plupart des compagnies européennes, dont Air France, ont en conséquence suspendu dès ce dimanche 27 février au soir la desserte et le survol de la Russie ». En raison des restrictions croissantes apportées à la circulation aérienne entre la Russie et l’Europe, il est « fortement recommandé aux Français de passage en Russie (touristes, visiteurs, étudiants, professionnels en mission) de prendre leurs dispositions pour quitter sans délai le pays par les liaisons aériennes existantes. Une liste non exhaustive des liaisons indirectes permettant de regagner la France pourra être consultée sur le site de l’ambassade de France. Les passagers dont les billets auraient été annulés du fait des restrictions doivent s’adresser en premier lieu à leur compagnie aérienne. Il convient, par ailleurs, de différer tout déplacement vers la Russie ».

En Biélorussie, déjà privée de ciel européen depuis le « détournement » du vol FR4978 de Ryanair en mai dernier, les Affaires étrangères ont également renforcé leurs consignes : « dans le contexte des tensions militaires entre l’Ukraine et la Biélorussie et de la fermeture de l’espace aérien biélorusse, tout déplacement en Biélorussie est formellement déconseillé. Les Français se trouvant en Biélorussie sont invités à quitter sans délai le pays par la route, via les points de passage frontaliers avec la Lituanie, la Pologne ou la Lettonie. Le cas échéant, les passagers arrivés par voie aérienne doivent solliciter un visa de sortie auprès des services du ministère biélorusse de l’intérieur ».

De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada a pris la même décision dimanche. Le ministre des Transports Omar Alghabra a déclaré sur les réseaux sociaux : « en vigueur immédiatement, l’espace aérien canadien est fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes. Nous tiendrons la Russie responsable de ses attaques non provoquées contre l’Ukraine ». Mais le pays a tout de même fait des exceptions pour des vols d’Aeroflot en train de repartir des Etats-Unis. Qui disent « envisager » les mêmes mesures, mais n’avaient pas pris de décision à l’heure de la rédaction – tout en recommandant à ses ressortissants de quitter immédiatement le pays.

Le Japon a sans surprise fermé son espace aérien aux avions russes. Mais d’autres pays n’en sont cependant pas arrivés là : la Suisse, la Turquie et Israël par exemple laissent encore les avions russes utiliser leur espace aérien et se poser sur leur sol, tout comme les pays de l’ex-Yougoslavie (à l’exception de la Macédoine du nord), les Emirates Arabes Unis ou l’Inde. Et jusqu’au Brésil, dont le président a déclaré ne pas vouloir « rester dans la neutralité ».

L’Europe et le Canada bannissent les compagnies aériennes russes 1 Air Journal

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