Le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (SCARA) dénonce une augmentation de 30% de l’avance remboursable de la taxe d’aéroport (TAP) décidée par l’Etat, et ce “sans aucune concertation préalable avec la profession“.

Le déficit du budget de sécurité/sûreté aéroportuaire, qui était jusqu’à présent estimé à 550 millions d’euros, vient de passer à 700 millions d’euros, soit 30% d’augmentation, explique le SCARA. Ces 700 millions d’euros ont été avancés par l’État aux aéroports pour couvrir leur manque à gagner sur la TAP du fait de la chute de plus de 70% du trafic aérien pendant la crise sanitaire. L’Etat exige donc le remboursement, par les compagnies aériennes, de ces 700 millions d’euros, en les majorant d’intérêts financiers et de frais de gestion, sur sept ans à compter de 2024.

L’État ponctionne toujours plus les compagnies aériennes exsangues à la sortie de la crise“, dénonce le SCARA dans un communiqué. “Il s’agit donc de faire payer aux compagnies aériennes, déjà fortement touchées par la crise, un service de sécurité/sûreté qui n’a pas été rendu, sur des vols non effectués durant la période de crise sanitaire 2020-2022“, ajoute le syndicat qui regroupe 50% des compagnies aériennes françaises.

Par ailleurs, pour simplifier l’administration, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a réuni au sein d’une nouvelle taxe appelée Taxe sur le transport aérien de passagers (TTAP) toutes les différentes taxes aux statuts hétéroclites -la Taxe d’Aéroport (TAP), qui change de nom pour devenir la T2S et qui couvre les charges de sécurité/sûreté en aéroport; la Taxe de l’Aviation Civile (TAC), qui finance une partie des dépenses de la DGAC; et la Taxe de Solidarité sur les billets d’avion (Taxe Chirac), qui finance l’organisation internationale UNITAID chargée de centraliser les achats de traitements médicamenteux pour des pays en voie de développement et depuis 2020, les infrastructures ferroviaires françaises.

Mais pour le SCARA, “il s’agit de rendre l’affectation de ces taxes opaques et de les sanctuariser pour mieux les augmenter à l’avenir sans qu’aucun contrôle puisse être exercé par les compagnies aériennes contributrices“.

SCARA : 30% d’augmentation de la dette du coût sécurité/sûreté aéroportuaire en un an 2 Air Journal

@AJ