Les autorités chinoises ont envoyé à l’OACI le rapport préliminaire de l’accident du vol MU5735 de la compagnie aérienne China Eastern Airlines, lors duquel les 132 personnes à bord avaient trouvé la mort il y a un mois.

Aucun des 123 passagers et 9 membres d’équipage n’a survécu au crash le 21 mars 2022 d’un Boeing 737-800 de la compagnie chinoise (LN 41474 immatriculé B-1791), qui avait décollé de Kunming-Changshui à destination de l’aéroport de Guangzhou-Baiyun avant de s’écraser dans les montagnes du Guangxi, non loin de la ville de Wuzhou. Comme de coutume, la CAAC (Autorité de l’aviation civile de Chine) a transmis sous trente jours son rapport préliminaire à l’OACI, le 20 avril donc. Un rapport qui n’explique rien et n’apporte pas grand-chose de nouveau, mais permet d’écarter certaines pistes dans l’enquête. Il n’a aurait pas eu d’erreur de procédure évidentes, le temps était beau, l’avion ne transportait pas de matières dangereuses, la maintenance était à jour et l’équipage était correctement formé selon les premières informations résumées par la CAAC de ce rapport (qui n’est pas obligatoirement rendu public). Et avant le début de la chute de l’avion, il n’y a eu aucune anomalie dans les communications radio entre l’équipage et le contrôle aérien.

Seules informations jusque là inconnues : la vitesse de l’avion de China Eastern au moment de l’impact était de 1010 km/h, et le bord de fuite du winglet de l’aile droite du 737-800 a été retrouvée à 12 kilomètres du lieu de l’impact. Selon le régulateur, la plupart des débris de l’appareil se trouvaient dans un rayon de 30 mètres autour de l’impact.

Cette enquête va donc dépendre des deux « boîtes noires », l’enregistreur des voix du cockpit (CVR) puis l’enregistreur des données de vol (FDR) ayant été retrouvées très endommagées sur le lieu de l’accident, et envoyées aux USA pour analyse (NTSB, Boeing et FAA sont inclus dans l’enquête). « Nous serons objectifs, scientifiques et responsables, nous ne manquerons aucun point suspect, pour découvrir la cause du crash, révéler la vérité et empêcher que des incidents similaires ne se reproduisent », déclarait en début de semaine le chef du Bureau chinois de la sécurité aérienne Zhu Tao.

L’équipe d’enquête technique continuera à mener des travaux d’enquête « approfondis tels que l’identification, la classification et l’inspection de l’épave, l’analyse des données de vol et la vérification expérimentale nécessaire conformément aux procédures pertinentes, et à identifier scientifiquement et rigoureusement la cause de l’accident », conclut la CAAC.

Rappelons qu’après avoir cloué au sol tous ses 737-800 suite à cet accident, la compagnie chinoise (actionnaire d’Air France-KLM et membre de l’alliance SkyTeam) a commencé le 17 avril à les redéployer.

Le crash du vol MU5735 est le pire de l’histoire de China Eastern Airlines, dont le dernier accident mortel remonte à 2004 (un Bombardier CRJ200 non dégivré s’écrase après le décollage à Baotou, 53 morts plus deux au sol), et le troisième pire dans l’histoire de l’aviation civile chinoise (où le dernier accident ayant fait des victimes remonte à 2010, 44 morts sur les 96 personnes à bord d’un Embraer 190 de Henan Airlines). C’est aussi le premier crash d’un jet passager dans le monde depuis janvier 2021.

Crash de China Eastern : rien de concluant dans le rapport préliminaire 1 Air Journal

Le 737-800 de China Eastern impliqué dans l’accident ©lasta29