Les syndicats du personnel navigant commercial de Ryanair ont déposé des préavis de grève en Belgique, en Espagne, en France, en Italie et au Portugal à partir de la fin de semaine prochaine pour dénoncer leurs conditions de travail et de rémunération.

Dans ces cinq pays européens, les hôtesses et stewards de la low cost irlandaise sont appelés à cesser le travail les jours suivants :
-Belgique : 24, 25 et 26 juin (en même temps qu’une grève chez Brussels Airlines ! )
-Espagne : 24, 25, 26, 30 juin, 1er et 2 juillet
-France : 25 et 26 juin
-Italie : 25 juin
-Portugal : 24, 25 et 26 juin

La direction de Ryanair a appelé hier les syndicats à reprendre les négociations. Son PDG, Michael O’Leary, a assuré mardi que les grèves n’auraient aucun impact sur l’activité de la low cost.

Les syndicats -dont le SNPNC-FO pour la France- accusent Ryanair de bafouer le droit du travail, notamment sur la question du salaire minimum ou du règlement du travail effectué par le personnel de cabine avant et après les vols. Dans un communiqué commun rendu public hier, ils expliquent “Pourquoi les hôtesses et stewards Ryanair sont-ils en grève ?

1– Conditions de travail et ressources humaines
• Des baisses de salaires imposées sous la menace de licenciements collectifs massifs
et de fermetures de bases ;
• Pas de dialogue social significatif ;
• Ni eau ni nourriture pour les équipage à bord des avions ;
• Malgré la présentation de certificats médicaux, les salariés sont toujours menacés de lettres disciplinaires après avoir été malade ;
• Opacité totale sur le système de mobilité et de promotion de carrière, souvent utilisé comme levier pour intimider les travailleurs ;
• Gestion catastrophique pour la transmission des données des salariés aux services de l’État (impôts, sécurité sociale…) ;
• Service RH centralisé en Irlande, avec un personnel non formé sur la législation sociale locale, donc incapable de fournir un niveau de prestation adéquat aux employés.

2– Application de la législation locale
• Ryanair conteste la plupart des accords sociaux locaux devant les tribunaux, créant une énorme pression sur les équipes juridiques des syndicats avec des procès judiciaires sans fin, que Ryanair finit par perdre. Et même après avoir perdu, ils retardent encore l’application des décisions de justice ;
• Bataille sans fin pour que les délégués syndicaux et élus aient les ressources nécessaires pour effectuer leur mission.

3– Casse syndicale
• La direction de Ryanair recherche activement des syndicats alternatifs, initialement non représentatifs des travailleurs et avec peu ou pas d’expérience avec l’aérien, pour imposer leurs conditions générales low-cost ;
• Dans de nombreux cas, les termes de ces « accords » sont les exigences légales minimales, déjà combattues et gagnées devant les tribunaux par les syndicats représentatifs, choisis par les travailleurs ;
• Les équipages subissent des pressions de la part de la compagnie aérienne pour qu’ils adhèrent au syndicat de leur choix (et de leur convenance) et ceux qui ne le font pas finiront par être victimes de discrimination sur le lieu de travail.

4– Surveillance gouvernementale et réglementaire
• Malgré toutes les preuves de dumping social et les nombreuses décisions de justice pour comportement antisyndical et non-respect de la législation sociale locale, le Groupe Ryanair continue de recevoir le soutien financier et politique des gouvernements locaux et des services de l’État ;
• Les régulateurs nationaux de l’aviation, dont l’EASA, ferment les yeux sur la sécurité du groupe Ryanair, notamment sur le système de gestion de la fatigue.

Ryanair : la grève du personnel de cabine s'étend en Europe 1 Air Journal

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