Akbar al-Baker, directeur général de Qatar Airways, et Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, ont tous deux participé à l’assemblée générale annuelle de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui s’est tenue à Doha, au Qatar, du 19 au 21 juin. Mais ils ne sont parvenus à aucun accord sur le conflit sur les long-courriers A350 de la compagnie qatarie.

A la clôture de l’assemblée générale, le 21 juin, Akbar al-Baker a déclaré à la presse : « Si un accord avait été conclu, nous ne serions pas en train d’attendre un procès l’année prochaine». Et de marteler : « Jamais un avionneur ne devrait être autorisé à utiliser sa domination du marché pour recourir à de l’intimidation sur son client de longue date». Dans la foulée, la compagnie qatarie a invité des journalistes de l’agence Reuters à constater dans ses hangars l’étendue des dégâts sur deux des 23 A350-900 et A350-1000 immobilisés au sol.

Communications maintenues

« Il y a des progrès dans le sens où nous communiquons ; nous travaillons les uns avec les autres », a de son côté déclaré Guillaume Faury. Et de préciser : « Nous partageons le point de vue selon lequel un règlement serait la meilleure voie à suivre, mais tant que vous n’avez pas d’accord, vous n’avez pas d’accord ». Il a ajouté que les lignes de communications n’avaient jamais été rompues, et qu’Airbus continuait à « soutenir Qatar Airways dans ses opérations ».

Depuis un an, le conflit entre Qatar Airways et Airbus secoue l’industrie aéronautique : Qatar Airways a cloué au sol une partie de sa flotte de gros-porteurs A350 en raison d’une dégradation de la surface des fuselages et poursuit Airbus devant la justice britannique pour obtenir réparation. Elle réclame 200.000 dollars d’indemnisation par avion par jour d’immobilisation. Airbus a répliqué en annulant une commande de 50 avions A321 pour plus 6 milliards de dollars par la deuxième compagnie du Moyen-Orient. Fin avril, la justice britannique a rejeté la demande de Qatar Airways d’interdire à Airbus de revendre à d’autres ces A321. Un rejet confirmé fin mai par la Haute Cour de Londres qui a aussi accédé à la demande de la compagnie aérienne d’accélérer le calendrier du procès concernant l’A350.

L’avionneur européen, qui reconnaît une dégradation de la peinture pouvant exposer un filet métallique intégré destiné à protéger l’avion en cas de frappe d’éclair sur son fuselage en matériaux composites, estime que cette situation n’a pas de conséquence sur la sécurité en vol. La compagnie aérienne qatarie le conteste et affirme qu’Airbus rejette les corrections proposées. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a confirmé que ces dégradations n’entraînaient pas de risques de navigabilité.