Les acteurs du secteur aéronautique se réjouissaient de se retrouver au Salon de Farnborough qui s’est tenu cette semaine au Royaume-Uni -le premier salon aéronautique majeur depuis le début de la pandémie du Covid-, mais le bilan est en demi-teinte pour cette édition 2022.

Avec 297 commandes pour Boeing et 85 pour Airbus, le bilan commercial est bien loin des plus de 1 400 avions commandés lors de la précédente édition du salon aéronautique de Farnborough en 2018 (celle de 2020 ayant été annulée en raison de la crise sanitaire). Les avions et hélicoptères, civils comme militaires, exposés le long du tarmac, ainsi que les démonstrations en vol, sont également moins nombreux que par le passé. Et pour la première fois, le salon est fermé au grand public.

Relance des commandes du 737 MAX
Si Boeing a remporté face à son rival Airbus par le nombre des commandes, l’avionneur américain a réussi à relancer les ventes de son monocouloir 737 MAX, son avion vedette cloué au sol pendant presque deux ans après deux accidents successifs. Dès l’ouverture du salon le lundi 18 juillet, Boeing a décroché une commande de Delta Air Lines pour 100 appareils 737 MAX-10 et 30 en option, puis une commande d’All Nippon Airways (ANA) de 20 appareils 737 MAX-8 assortie de 10 options. Mardi, le fonds d’investissement américain 777 Partners a signé une commande ferme de 30 appareils 737 MAX 8-200, version densifiée du MAX-8. Aviation Capital Group, une filiale du groupe japonais Tokyo Century Corporation, a ajouté 12 MAX-8 à son carnet de commandes. Jeudi, Qatar Airways a confirmé une commande de 25 appareils 737 MAX-10, assortie de 25 autres en option.

Boeing sort donc de la crise provoquée par les deux accidents du 737 MAX, mais reste empêtré dans les problèmes de production et de certification (MAX-10, 777X). L’heure est toujours à l'”humilité“, a reconnu son directeur commercial Ihssane Mounir, estimant toutefois que “du point de vue commercial, la reprise est bien engagée“.

Priorité à la décarbonisation
Reflet d’un secteur aéronautique sous pression pour réduire son empreinte climatique, le Salon de Farnborough a mis en lumière de nombreuses initiatives, encore largement expérimentales, pour réduire les émissions de l’aviation. Le motoriste britannique Rolls-Royce a ainsi annoncé plusieurs partenariats sur un “concept précoce” de moteur à hydrogène, sur des systèmes de piles à combustible et de propulsion électrique.

Airbus a lui mis en avant plusieurs innovations comme un projet de capture et de stockage du CO₂, ou encore un prototype d’aile en matériaux composites qui réduira la traînée de l’avion et donc sa consommation de carburant. Le motoriste CFM a lui annoncé qu’il allait tester en vol sur un A380 un moteur “open fan“, c’est-à-dire sans nacelle, dans le cadre de son projet Rise visant à développer un moteur consommant 20 % de carburant de moins.

Salon de Farnborough : un bilan commercial en demi-teinte 1 Air Journal

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