La compagnie aérienne low cost Ryanair va supprimer cet hiver huit routes à Budapest, dont celle vers Bordeaux, et réduire les fréquences de sept autres suite à l’annonce d’une nouvelle taxe passager par le gouvernement hongrois.

Durant l’hiver 2022-2023, l’aéroport de Budapest-Ferenc Liszt ne sera plus relié par la spécialiste irlandaise du vol pas cher à huit aéroports européens : Bordeaux-Mérignac donc en France, Bournemouth en Angleterre, Cologne-Bonn en Allemagne, Cracovie en Pologne, Kaunas en Lituanie, Lappeenranta en Finlande, Riga en Lettonie et Turin en Italie. Seules les routes de Cologne et Riga ont une concurrence, avec respectivement Eurowings et airBaltic.

A ces huit suspensions de lignes Ryanair a annoncé des diminutions de fréquences vers et depuis Amman en Jordanie, Bristol au Royaume-Uni, Pise en Italie, Prague en République Tchèque, Sofia en Bulgarie,  Tel Aviv en Israël et Varsovie en Pologne.

Tous les passagers hongrois concernés par ces fermetures d’itinéraires et réductions de fréquence à partir de novembre « recevront des notifications par e-mail dans les prochains jours, leur offrant des remboursements complets ou des vols alternatifs vers/depuis des aéroports moins chers que Budapest », assure Ryanair.

La low cost justifiait vendredi cette décision comme une « réponse à une taxe stupide et bizarre sur les ‘bénéfices excédentaires’ sur les compagnies aériennes affichant des pertes record dues à la Covid-19 ». Le gouvernement local avait en effet dévoilé en juin dernier une taxe comprise entre 10 et 25 € par passager au départ des aéroports hongrois, mise en place le 1er juillet et qui selon Ryanair « porte déjà préjudice au tourisme, à la connectivité, au trafic et à l’emploi hongrois ».

Le CEO de Ryanair Holdings (qui rassemble la compagnie irlandaise, sa sœur britannique, Malta Air, Buzz et Lauda), Michael O’Leary, a déclaré : « Nous regrettons ces suppressions de routes et de vols, qui sont causées uniquement par la décision stupide et illogique du gouvernement hongrois d’imposer des” bénéfices excédentaires “à l’industrie aérienne déficitaire, ce qui rend désormais les vols vers / depuis la Hongrie plus chers et moins compétitifs ». L’application de cette taxe au secteur aérien déficitaire en Hongrie, où la low cost est le premier transporteur, « est inexplicable et ne réussit à augmenter les coûts des vols vers/depuis la Hongrie que lorsque d’autres aéroports d’Europe centrale ont des coûts inférieurs et pas non plus de taxe idiote sur les ‘bénéfices excédentaires’. Ces routes et ces vols seront transférés vers d’autres pays voisins à moindre coût comme la Slovaquie, l’Autriche, la Croatie et la Roumanie », a-t-il ajouté sans plus de détails.

On notera que l’annonce survient mois d’une semaine après la condamnation de Ryanair à une amende de 764.000 euros par la Hongrie, pour justement avoir répercuté le coût de cette taxe sur le prix du billet d’avion – alors qu’elle est censée participer à la lutte contre l’inflation. 

Ce genre d’annonce n’est pas nouveau : au printemps déjà, Ryanair avait  fermé sa base de Francfort face à l’annonce d’une hausse des taxes d’aéroport. Mais en avril dernier, elle avait en revanche appliqué sans broncher la nouvelle « taxe d’embarquement » en Belgique. Avant de menacer de quitter le pays suite à la grève de pilotes…

Taxes : Ryanair réduit la voilure en Hongrie 1 Air Journal

©Budapest Airport