Delta Air Lines prévoit de commencer à recevoir des expéditions de matières premières de carburant renouvelable à sa raffinerie de Trainer, en Pennsylvanie. L’objectif de cette stratégie  est de réduire ses responsabilités environnementales de centaines de millions de dollars.

Cette décision suggère un changement de stratégie pour la filiale de Delta, Monroe Energy, qui dans le passé a été parmi les plus petits raffineurs qui ont tenté de faire pression sur l’Agence américaine de protection de l’environnement et la Maison Blanche pour réformer les lois sur les biocarburants. La norme américaine sur les carburants renouvelables exige en effet que les raffineurs mélangent chaque année un volume croissant de biocarburants dans le pool de carburant du pays ou achètent des crédits de conformité à ceux qui le font.

Delta a acheté la raffinerie de pétrole de Pennsylvanie il y a 10 ans afin d’économiser de l’argent sur les coûts de kérosène, le tout premier achat d’une raffinerie par une compagnie aérienne. La raffinerie devrait donc commencer à importer des produits agricoles tels que l’huile de soja, qui peut être utilisée pour fabriquer un diesel à base de biomasse qui satisfait aux exigences fédérales en matière de mélange. Delta a refusé de commenter, mais a fait référence à son dernier rapport de lobbying climatique, qui indique que Monroe évalue la production de carburant d’aviation durable (SAF) et d’autres carburants renouvelables après avoir effectué une analyse économique et opérationnelle supplémentaire.

Les raffineurs sans cette capacité ont par le passé accumulé des positions importantes dans ces crédits et ont tenté de faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il réduise leur responsabilité afin d’éviter d’effectuer des paiements qui, selon eux, menacent la viabilité de leurs entreprises. Dans le passé, Monroe Energy a ainsi dû payer des centaines de millions de dollars chaque année pour acheter des crédits de conformité, affirmant qu’elle avait une capacité de mélange limitée.

La société rénove actuellement deux grands réservoirs au sein du complexe de la raffinerie Trainer de 185 000 barils par jour. Un réservoir est terminé et le second devrait être achevé le mois prochain, selon deux sources proches du dossier. Une source a déclaré que les réservoirs seraient utilisés pour mélanger des biocarburants.

En septembre 2021, Delta Air Lines et le géant de l’énergie Chevron ont signé un accord pour mesurer les données d’émissions du carburant d’aviation durable (SAF), espérant créer un modèle « commun et plus transparent » pour analyser les réductions potentielles d’émissions de gaz à effet de serre qui pourrait ensuite être adoptés par les organisations envisageant des programmes similaires. Pour rappel, elle s’est engagée à remplacer 10% de son carburéacteur par du SAF (carburant d’aviation durable) d’ici 2030.

Les revenus de raffinage de Delta ont grimpé en flèche cette année, les marges de raffinage mondiales ayant bondi après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au cours des six premiers mois de 2022, la branche de raffinage de Delta a gagné 323 millions de dollars, contre une perte de 283 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2021. La raffinerie avait du mal à gagner de l’argent depuis son rachat par la compagnie aérienne, qui a tenté à plusieurs reprises de la vendre.

Delta Air Lines prépare sa raffinerie à traiter les biocarburants 1 Air Journal

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