La compagnie aérienne Air France fait face à des menaces de grève de la part de ses hôtesses de l’air et stewards, dont la convention collective arrive à échéance à la fin du mois. Un appel à l’union de tous les syndicats pour s’opposer au projet de la direction a été lancé.

Le syndicat SNGAF (Syndicat des navigants du groupe Air France), premier représentant chez les PNC de la compagnie nationale française, a résumé le 5 octobre 2022 la situation : « il s’est passé pas mal de choses durant ce mois de septembre, des choses qui laissent présager des heures sombres pour nos conditions de travail ainsi que notre rémunération… ». Après avoir « tant espéré une reconnaissance méritée à la hauteur des efforts considérables » fourni par le personnel de cabine « durant cet été infernal, et de tous les sacrifices consentis », Air France a selon le syndicat présenté une copie « plus mauvaise que jamais » :

  • 3,7% nets d’augmentation de salaire (5% bruts) répartis sur 7 mois.
  • 1000€ de prime, soit 83€ nets par mois sur une seule année.
  • 1 mois à peine pour négocier avec les organisations professionnelles les 300 pages de notre ACG, malgré nos trop nombreuses demandes de réouverture de négociations depuis des mois… Mission impossible pour travailler correctement, évidemment.

Une note de direction acte en outre selon le SNGAF les compos PEQ  -1 à partir du mois de novembre, « soit basée à l’identique sur l’avenant à l’ACG qui avait déjà été rejeté à la majorité en novembre 2021 ». En clair, le passage du nombre de passagers par PNC sur le long-courrier passerait de 48 à 51, ce qui entrainerait selon le syndicat un sureffectif dès le mois prochain de 800 à 1200 PNC (sur environ 12.600), et un problème pour la caisse de retraite des navigants dépendant des cotisations PNC.

Un appel à lancer une intersyndicale et éventuellement décider d’une grève a donc été lancé par le SNGAF, non seulement aux autres syndicats représentatifs (UNAC, UNSA, SNPNC) mais aussi aux autres (UGICT-CGT, UNPNC-CFDT, CFTC), afin qu’ils mobilisent leurs adhérents « pour que la population PNC soit entendue d’une seule et même voix, une voix qui pèse lourd », face à cet « affront ».

Interrogé par Le Monde, le secrétaire général du SNGAF Sébastien Portal affirme : « nous sommes prêts à faire grève et nous n’attendrons pas le 31 octobre ». Il cite en particulier un courriel de début novembre dans lequel la CEO d’Air France Anne Rigail avait prévenu que « si ce projet d’avenant ne récoltait pas une approbation générale, elle refuserait de poursuivre les négociations et brandissait la menace de mesures unilatérales à compter du 1er novembre 2022. Et c’est exactement ce qui se produit actuellement ».

« Attachée au dialogue social, la compagnie souhaite parvenir à un accord équilibré, dans l’intérêt des PNC et de l’entreprise, dont la situation financière reste fragile après deux années d’une crise sans précédent », a déclaré Air France au quotidien.

Air France : ça gronde chez les PNC 1 Air Journal

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