La possibilité de combiner les compagnies aériennes Vistara et Air India est étudiée par leurs actionnaires, Singapore Airlines (SIA) et le groupe Tata Sons.

SIA a déclaré aux autorités boursières le 13 octobre 2023 être actuellement en « pourparlers confidentiels » avec Tata pour « explorer une éventuelle transaction » portant sur les titres de Vistara et d’Air India, toutes deux basées à l’aéroport de Delhi-Indira Gandhi, « conformément à sa stratégie multi-hub ». Les discussions visent à approfondir le partenariat existant entre SIA et Tata, et « pourraient inclure une éventuelle intégration de Vistara et Air India », ajoute le communiqué du groupe singapourien détenant une participation de 49% dans Vistara, contre 51% pour Tata Sons qui de son côté est propriétaire de la compagnie nationale indienne désormais privatisée (et de la low cost AirAsia India).

SIA « fera les annonces nécessaires, le cas échéant ou lorsqu’il y aura des développements importants concernant la transaction potentielle » conformément aux dispositions pertinentes du manuel de cotation de la Singapore Exchange Securities Trading Limited, poursuit le groupe dan son avertissement aux actionnaires. « Les discussions sont en cours et aucune condition définitive n’a été convenue entre les parties. Il n’y a aucune certitude ou assurance quelle qu’elle soit que (a) un accord définitif sera conclu ou (b) la Transaction Potentielle se concrétisera ou se poursuivra à la suite de ces discussions. Même si une transaction devait se concrétiser, elle serait soumise aux approbations réglementaires pertinentes, entre autres ».

La création d’un nouveau géant de l’aérien en Inde, face aux low cost surpuissantes en particulier sur le réseau intérieur, surviendrait alors que la relance de Jet Airways semble patiner en raison de conflits financiers (officiellement, son redémarrage reste planifié d’ici la fin 2022). Cette dernière n’a plus volé depuis avril 2019 et a survécu à une procédure de faillite, avec une dette de 1,6 milliard de dollars. De nouveaux investisseurs, le fonds d’investissement Kalrock Capital basé à Londres et le magnat indien basé à Dubaï Murari Lal Jalan, avaient obtenu en octobre 2020 le feu vert des créanciers pour un redémarrage des opérations à Mumbai. Qui pour l’instant se sont résumées à des vols d’essai.

L’Inde a de forts flux de trafic intérieur et international, qui devraient plus que doubler au cours des 10 prochaines années selon SIA. Air India a déjà officialisé de son côté la prochaine location de 30 avions, dont 21 Airbus A320neo, quatre A321neo et cinq Boeing 777-200LR – en attendant une éventuelle commande géante qui pourrait porter sur 300 appareils. Elle dispose actuellement de 68 monocouloirs Airbus de la famille A320 remotorisés ou non, de seize Boeing 777 (-200LR et -300ER) et de 27 787-8 Dreamliner. Vistara de son côté opère 40 A320neo, cinq A321neo, cinq 737-800 et deux 787-9, avec vingt commandes supplémentaires en attente de livraison.  Le tout face à des low cost indiennes (IndiGo, SpiceJet, Go First ou la nouvelle Akasa Air) opérant ou ayant commandé des centaines de monocouloirs…

 

Inde : vers une fusion de Vistara et Air India ? 1 Air Journal

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