Tous les départs après 16h00 ont été annulés lundi à l’aéroport de Charleroi en raison d’une grève des agents de sécurité, qui ont reconduit leur mouvement pour ce mardi faute de négociations. Le mouvement n’affecte pas les vols à l’arrivée.

Les passagers et les compagnies aériennes, à commencer par Ryanair, TUI Airlines Belgium ou Wizz Air, peuvent s’attendre encore ce 18 octobre 2022 à de grosses perturbations à l’aéroport de Charleroi-Brussels South, même si aucune annulation n’était affichée à l’aube. Hier déjà, l’aéroport avait été contraint de fermer ses portes en milieu d’après-midi, 5900 des 10.200 passagers attendus restant « sur le carreau » d’après RTL Info qui évoque le départ à vide de nombreux avions.

Le personnel de Security Master (qui assure la sûreté et la sécurité à Charleroi) a décidé de se mettre en grève suite à la décision de la direction d’attribuer le futur marché public portant sur la gestion des postes d’inspection filtrages à deux opérateurs au lieu d’un seul. Ce qui pourrait selon le syndicat FGTB avoir un impact sur la sécurité des emplois et des conditions salariales, en raison de la mise en concurrence des personnels.

Dans un communiqué dimanche, l’aéroport expliquait que des « problèmes récurrents » ont toutefois été rencontrés ces cinq dernières années lorsqu’un seul fournisseur (en l’occurrence Security Master) « doit faire face à cette mission en raison des fluctuations rencontrées dans le transport de passagers (hausse et baisse soudaine liées aux attentats (2001, 2016), pandémies (SRAS, Ebola, Covid,…), crises économiques, phénomènes naturels (éruptions volcaniques)… ».

La continuité du service publique rend selon BSCA « indispensable » le partage de cette mission entre deux fournisseurs, afin de permettre « une meilleure résistance en période de crise et une plus grande flexibilité dans le recrutement en période de croissance ». Un partage « déjà une réalité » pour d’autres missions comme les caméras de surveillance, les chiens détecteur d’explosifs, le contrôle de chacun au pré-check sécurité.

Et l’aéroport insiste sur le fait que l’arrivée d’un deuxième fournisseur de services de sécurité n’aura « aucune influence sur la garantie de l’emploi » (le transfert de 100% du personnel est notamment garanti par la convention collective 32 bis), ni sur le niveau de rémunération (fixé par la commission paritaire 317). La représentativité syndicale est également « garantie », conclut l’aéroport pour qui la position « de principe » des travailleurs est « contraire aux intérêts de nos passagers et de nos compagnies aériennes alors même que les droits desdits travailleurs sont strictement respectés (garantie de l’emploi, rémunération, formation…) ».

Une réunion était prévue hier soir entre les responsables de l’aéroport et les syndicats FGTB, CSC et CGSLB, laissant un mince espoir sur la conclusion d’un accord et la reprise normale des opérations ce mardi.

Grève de la sécurité à Charleroi : un 2eme jour de chaos ? 1 Air Journal

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