La compagnie aérienne Cathay Pacific est de retour dans l’espace aérien russe durant les vols entre Hong Kong et la Côte Est des Etats-Unis, un espace aérien dont elle avait été privé suite aux sanctions occidentales imposées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis le 1er novembre 2022, la compagnie chinoise basée à l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok peut réduire le temps de vol des liaisons proposées vers les USA, et en particulier depuis New York (elle est également de retour à Boston, Toronto et Vancouver). Cathay Pacific avait depuis mars dernier préféré éviter cet espace aérien au-dessus de la Sibérie, fermé à tous les transporteurs occidentaux. Mais c’était au prix d’un allongement du temps de vol et donc d’une augmentation des coûts, alors que la SAR commence seulement à retrouver des liaisons internationales après plus de deux ans de pandémie de Covid-19. Plus encore que les quelques vols passagers vers les USA, ce sont les bien plus nombreux vols de fret qui profiteront du changement de trajectoire.

Le changement de pratique est justifié par Cathay Pacific par de mauvaises conditions météorologiques : « de forts vents contraires et des problèmes de charge utile sur les vols à destination et en provenance de la côte est des Etats-Unis » étaient les moteurs de sa décision, précise un communiqué. « Il existe d’autres grandes compagnies aériennes qui survolent l’espace aérien russe, et aucune sanction n’empêche Cathay Pacific de survoler la Russie », poursuit le texte ; « la route polaire offre une expérience de vol sûre, directe et la plus rapide à nos clients voyageant de la côte est de l’Amérique du Nord à Hong Kong ».

L’avantage du passage au-dessus de la Sibérie est clair : le 30 octobre, son vol CX841 entre New York-JFK et Hong Kong, opéré en Airbus A350-1000 hors de l’espace aérien russe, avait pris 17 heures et 24 minutes selon Flightradar24. Le 1er novembre, son A350-900 n’avait mis que 14 heures et 45 minutes pour opérer le même trajet, pas loin donc de trois heures de moins. Cathay Pacific a en outre précisé avoir « récemment » opéré deux vols de New York à Hong Kong via l’océan Atlantique, mais que cela n’est possible « que s’il est aidé par de forts vents de jet-stream saisonniers, en plus d’autres conditions positives qui ne se produisent que très occasionnellement ».

Mais American Airlines, sa partenaire dans l’alliance Oneworld, n’est pas contente : elle a annoncé la suspension de leur accord de partage de codes entre New York-JFK et Hong Kong, comme le veulent les sanctions occidentales imposées il y a huit mois (elle en avait fait de même avec Qatar Airways). Leur accord reste en vigueur sur les autres routes n’empruntant pas l’espace aérien russe… Rappelons que Virgin Atlantic a de son côté renoncé à desservir Hong Kong depuis Londres. 

Cathay Pacific survole de nouveau la Sibérie 1 Air Journal

©Flightradar24