Un syndicat français de PNC menace la compagnie aérienne low cost easyJet d’une grève sur la période de Noël, une menace identique brandie par leurs homologues australiens chez Qantas.

Après Ryanair en Belgique ou TAP Air Portugal, le mouvement de grogne des hôtesses de l’air et stewards s’étend. La section easyJet du SNPNC-FO (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial) a publié le 24 novembre 2022 une lettre ouverte à la direction alertant « sur un risque très important d’arrêt de travail du personnel navigant commercial pendant les fêtes de fin d’année, en lien avec les négociations sur les salaires ». Après plus de deux années d’efforts « colossaux » réalisés par les PNC en France, au cours desquelles « nos conditions de travail se sont fortement dégradées en raison des graves erreurs stratégiques dont seule la direction est responsable », easyJet propose cette année selon le syndicat « des augmentations de salaire ne couvrant même pas l’inflation, et refuse les éléments principaux de nos revendications ».

Le SNPNC-FO reste « à ce stade dans une démarche constructive de négociation », mais exhorte la direction à reconsidérer sa position. « Nous alertons néanmoins nos passagers sur un risque de perturbations massives en fin d’année afin que nos clients puissent d’ores et déjà s’organiser. Si la direction d’easyJet maintient sa position, elle sera alors responsable des perturbations subies par nos clients ».

Basée à l’aéroport de Sydney, Qantas fait face au même problème alors qu’elle prévoit un bénéfice semestriels de 980 millions d’euros : lors d’une consultation organisée par le syndicat FAAA (Flight Attendants Association of Australia), 99% des 1200 PNC ont voté en faveur d’une « action revendicative ». Après deux ans de gel des salaires, la direction a proposé des augmentations de salaire annuelles de 3% plus 1000 actions (cotées à 4,2 euros cette semaine) et une prime d’environ 4700 euros. « Avec ce résultat du scrutin, les agents de bord ont déclaré que c’en était assez. Qantas ne peut pas continuer à les intimider pour qu’ils acceptent des salaires médiocres tout en menaçant leur emploi », a déclaré dans la presse locale la secrétaire de la FAAA Teri O’Toole, rappelant que la compagnie nationale prévoit désormais « des bénéfices de plusieurs milliards de dollars et d’énormes primes pour les dirigeants ».

Le personnel de cabine « veut éviter de perturber les voyages de vacances de Noël », souligne le syndicat, mais Qantas devra proposer une meilleure offre pour empêcher les grèves. Teri O’Toole souligne que les PNC « ont travaillé pendant la pandémie, traité des passagers mécontents en raison de problèmes de bagages, de vols annulés et de tous les problèmes que Qantas a eus – ils en ont ressenti le poids. Cela devrait être un moment de reconnaissance pour le travail acharné qu’ils ont fait, pas de punition ».

Menaces de grève à Noël : aussi chez easyJet en France et Qantas en Australie 1 Air Journal

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