Les navigants de la compagnie aérienne low cost Ryanair basés en Belgique menacent de se mettre en grève durant les fêtes de fin d’année, tandis que TAP Air Portugal a annulé 360 vols début décembre face à la grève des PNC.

Les syndicats CNE et ACV Puls représentant les pilotes, hôtesses de l’air et stewards de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés à l’aéroport de Charleroi n’en peuvent plus. Cinq mois après la dernière grève, ils n’ont rien obtenu dans les négociations sur une nouvelle convention collective des PNC . Dans une lettre ouverte au gouvernement envoyée le 21 novembre 2022, la CNE prévient : « les fêtes de fin d’année approchent, et si rien ne bouge, il y a de grandes chances pour que le personnel exprime sa colère à cette occasion ».

Selon le syndicat représentant le personnel de cabine, Ryanair ne cesse « depuis qu’elle s’est installée en Belgique de bafouer les lois. Les choses se sont peut-être améliorées en 2018 suite aux premières grèves de ses travailleurs, et ce sans aucune aide des pouvoirs publics. Cependant, Ryanair continue de bafouer les lois sans que personne ne fasse rien ». Et même si les services de l’inspection sociale « essaient de faire leur travail en constatant des infractions, le relais n’est pas pris par les autorités judiciaires. Cela est tout à fait incompréhensible ».

La CNE rappelle que Ryanair a décidé de fermer pour l’hiver sa base à Bruxelles-Zaventem (« provisoirement selon eux »), les employés se voyant proposer de travailler dans celle de Charleroi ; mais la low cost aurait « changé d’avis et décidé de les faire travailler par blocs de quelques jours dans d’autres bases européennes. Cela est parfaitement illégal ». « Le Monopoly joué par l’entreprise doit cesser, les membres du personnel de Ryanair ne sont pas des pions », poursuit le syndicat, selon qui au moins 80 personnes seraient affectées (dont 44 stewards et hôtesses et 17 pilotes).

Au Portugal, les passagers savent désormais à quoi s’attendre suite à l’échec des négociations entre la compagnie nationale et le syndicat du personnel de cabine SNPVAC : TAP Air Portugal a « reçu »  son préavis de grève pour les 8 et 9 décembre, « confirmant le scénario le plus difficile et l’inflexibilité totale du syndicat pour négocier une solution qui ne nuit pas aux Clients, à l’Entreprise et au peuple portugais ». Conséquence : 360 vols sont supprimés préventivement du programme durant ces 48 heures, « pour éviter que les Clients ayant des vols réservés pour ces jours soient encore plus affectés par l’incertitude quant à savoir si leur vol, en raison de la grève des équipages, aura lieu ou non ». Le processus d’annulation des vols et d’information des passagers a déjà commencé, souligne un communiqué ; « si votre vol doit être annulé, vous recevrez un e-mail spécifique avec les alternatives. La TAP vous recommande de toujours vérifier le statut de votre vol ici. TAP présente ses excuses pour cette situation et fera de son mieux pour minimiser les impacts sur le parcours des Clients ».

L’échec des négociations d’un nouvel accord d’entreprise PNC fait suite à des « propositions  insoutenables », avec des « réductions salariales injustifiables, il faut retourner à la situation d’avant la pandémie », déclarait loirs du dépôt du préavis de grève Ricardo Penarroias, président du SNPVAC. La CEO de la compagnie de Star Alliance Christine Ourmières-Widener répondait alors n’avoir « aucune possibilité » de modifier la structure salariale sans accord.

TAP Air Portugal, dont la future reprivatisation suscite l’intérêt entre autres du groupe Air France-KLM, a doublé son nombre de passagers pour repasser dans le vert au troisième trimestre 2022, avec un bénéfice net de 111 millions d’euros.

Bruits de grève chez Ryanair, réalité chez TAP Air Portugal 1 Air Journal

©TAP Air Portugal