La compagnie aérienne low cost Ryanair demande de « cesser d’exempter les vols les plus polluants de l’UE » à la Commission européenne, qui n’a pas suivi le Parlement européen sur l’extension des taxes environnementales au long-courrier.

Venant tout juste d’annoncer un accord avec Shell pour faire progresser l’utilisation du carburant d’aviation durable (SAF) dans les plus de 200 aéroports européens qu’elle dessert, la spécialiste irlandaise du vol pas cher s’est élevée le 7 décembre contre « l’échec » de la Commission. Celle-ci a en effet rejeté la proposition du Parlement européen d’étendre l’ETS aux vols long-courriers « qui représentent plus de 54% des émissions de l’aviation européenne mais ne transportent que 6% des passagers européens ». En raison de cette exemption « indéfendable pour les passagers les plus riches voyageant vers/depuis l’UE », ce sont selon Ryanair les passagers des vols court-courriers en Europe qui continueront à « payer un fardeau injuste de 100% d’ETS, tout en générant moins de la moitié des émissions de l’aviation de l’UE ». 

Selon Michael O’Leary, CEO de Ryanair Group, « une fois de plus, la Commission dirigée par Ursula von der Leyen a abandonné l’environnement et les familles ordinaires d’Europe (…). Les vols les plus polluants d’Europe (vols long-courriers et passagers en transfert), qui sont à l’origine de la majorité des émissions de l’aviation européenne, continueront d’être exemptés du paiement de leur juste part des taxes ETS ».

Alors que les Américains, les Européens et les Asiatiques les plus riches qui voyagent sur des vols long-courriers « ne paient aucune taxe environnementale, les passagers européens les plus sensibles aux prix et leurs familles qui voyagent sur des vols court-courriers, souvent à destination d’États membres périphériques comme l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, la Grèce, Malte et Chypre, et qui n’ont aucune autre solution que de prendre l’avion », poursuit le dirigeant de Ryanair. Ces derniers sont donc « contraints de payer toutes les taxes ETS de l’Europe, alors qu’ils génèrent moins de la moitié des émissions de l’aviation européenne. Cette situation est clairement injuste. Une fois de plus, Ursula von der Leyen et la Commission européenne ont laissé tomber les citoyens européens et l’environnement de l’Europe ».

Face à cette indignation d’ailleurs partagée par la plupart des mouvements écologistes, il faut rappeler que la low cost ne fait que du moyen-courrier, sans correspondance. Le Système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (Emissions Trading System – ETS) est actuellement en discussion au niveau européen ; le Parlement a récemment voté en faveur d’une telle extension au long-courrier (actuellement sous le régime Corsia), alors que la Commission européenne et le Conseil européen ont voté contre.

Ryanair, l’environnement et le long-courrier 1 Air Journal

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