Le groupe aérien Air France-KLM a placé avec succès sa première émission d’obligations liées au développement durable pour un montant nominal d’un milliard d’euros, des obligations indexées à un objectif de réduction de 10% d’ici à 2025 des émissions de gaz à effet de serre relatives au carburant d’aviation.
Le groupe franco-néerlandais a précisé le 10 janvier 2023 dans un communiqué que son offre était composée de deux tranches de 500 millions d’euros chacune, « avec une maturité de 3,3 ans et un coupon de 7,250% et avec une maturité de 5,3 ans et un coupon de 8,125% ». La forte demande des investisseurs, « avec un livre d’ordres de plus de 2,6 milliards d’euros couvrant près de 2,6x le montant des obligations émises, témoigne de la confiance des investisseurs » dans les mesures prises par Air France-KLM pour restaurer la solvabilité de la Société après la pandémie de la Covid-19.
Cette opération « permettra de lisser le profil de remboursement de la dette d’Air France-KLM au cours des prochaines années et donnera à la compagnie des marges de manœuvre supplémentaires pour mener à bien son plan de transformation durable ». Le milliard d’euros levé sera utilisé pour poursuivre le remboursement de l’encours du Prêt Garanti par l’État (PGE) émis en France en mai 2020, pendant la crise sanitaire, pour un total de 4 milliards dont une partie a déjà été remboursée. Cette opération « s’inscrit dans la volonté du Groupe de poursuivre le remboursement de l’ensemble des dispositifs et des mesures de liquidités accordées dans le cadre du plan de soutien de l’Etat français, en lien avec sa trajectoire de redressement ».
Le Groupe Air France-KLM et ses compagnies Air France, KLM Royal Dutch Airlines et Transavia « sont résolument engagés à réduire leur empreinte environnementale dans le cadre d’une démarche de développement durable transparente et responsable, avec l’objectif de diminuer de 30% les émissions de gaz à effet de serre liées au carburant d’aviation (scope 1 et 3) par revenue/tonne/kilomètre (RTK) d’ici 2030 par rapport à 2019. Dans ce contexte, l’équipe de validation des objectifs de la SBTi a ratifié l’ambition des objectifs scope 1 et scope 3 du Groupe, et a déterminé qu’elle était conforme à une trajectoire de réchauffement bien inférieure à 2°C, telle que déterminée par l’Accord de Paris signé en 2015 », conclut le communiqué du groupe.
Fouchtri-Fouchtra a commenté :
11 janvier 2023 - 8 h 22 min
En gros donc, derrière ce fouchtri-fouchtra verbeux, se cache le fait que AF, faute de pouvoir rembourser tout son PGE dans les délais et avec de l’argent gagné par son activité de transporteur aérien, se voit prêter par des investisseurs, dont personne n’a forcé la main, de l’argent à 7,25 et 8,125% d’interet annuel, remboursable en 3 et 5ans (2026 et 2028 donc) qu’elle va utiliser pour rembourser -pour partie seulement -un PGE au taux d’intérêt bien inférieur à ces taux là, mais qui lui avait un inconvénient majeur vu les finances de l’entreprise : le PGE DOIT être remboursé pour 2024 faute de quoi de fortes pénalités s’appliqueront -et s’additionneront- annuellement sur les montants encore dûs.
LH il y’a quelques temps avait procédé de manière +/- similaire: elle avait transformé sa dette d’Etat – son PGE gouvernemental a elle- en dette privée en empruntant auprès des banques pour rembourser…
Doudedudi a commenté :
11 janvier 2023 - 12 h 19 min
Autre inconvénient du PGE, l’impossibilité de faire des acquisitions. Si les finances le permettent, remplacer le PGE par des emprunts privés est une bonne stratégie dans l’optique d’avoir les mains libres pour réaliser ces acquisitions.
Patrick Bonnet a commenté :
11 janvier 2023 - 13 h 54 min
oui c’est ça vous avez tout compris sauf que les taux donnés sont pour la durée du coupon et pas annuel
Alexis a commenté :
11 janvier 2023 - 12 h 16 min
C’est 80% du PGE qui doit être remboursé pour investir plus de 10% dans des acquisitions.
Beaucoup d’opportunités qui ne se présentent pas 2 fois vont disparaître mais surtout passer aux concurrents les plus féroces, parmi lesquelles des partenaires historiques: Air Europa, Ita, Tarom, et TAP.
Lyonnnais a commenté :
12 janvier 2023 - 2 h 04 min
C’est pourquoi l’offre sur ITA se fait en collaboration avec Delta et un fond de pension…
Fdre a commenté :
12 janvier 2023 - 9 h 39 min
Sauf, à ma connaissance, AF n’a pas prévu d’investir, ou de miser moins de 10 % du capital.
L’état italien a publié un décret ou était stipulé que la prise de participation se fait surtout avec un acteur principal, écartant le fond d’investissement.
AF doit se débarrasser du PGE pour acquérir plus de 10 % ITA, TAP, Tarom et Air Europa.
AF n’a jamais saisi ces occasions, il faut agir très vite.