L’Association du transport aérien international (IATA) a publié son rapport annuel sur la sécurité des vols, marqué en 2022 par 39 accidents dont cinq mortels.  

L’année dernière a été marquée par une forte augmentation des voyages aériens par rapport à 2021, rappelle l’IATA dans son bilan, la plupart des gouvernements ayant levé ou assoupli les restrictions de voyage liées à la Covid-19. Un peu plus de 32 millions de vols ont été effectués en 2022, soit une augmentation de 25% par rapport à 2021 mais toujours 31% en dessous du chiffre de 2019. L’aviation commerciale a subi 39 accidents au total en 2022, soit une augmentation par rapport aux 29 accidents survenus en 2021. Le taux d’accidents est passé de 1,13 par million de secteurs en 2021 à 1,21 en 2022. Dans l’ensemble, il y a eu un accident pour 826 088 vols ; cela signifie qu’une personne « effectuant un vol par jour devrait voler pendant 2 263 ans avant de connaître un accident ».

Cinq accidents mortels on eu lieu en 2022, contre sept en 2021. Par conséquent, le taux d’accidents mortels s’est amélioré, passant de 0,27 par million de secteurs en 2021 à 0,16 en 2022, « ce qui est également supérieur au taux d’accidents mortels sur 5 ans de 0,20 », précise l’IATA. Mais malgré la réduction du nombre d’accidents mortels, le nombre de décès est passé de 121 à 158. La majorité de ces décès sont survenus dans un seul accident d’avion en Chine, qui a coûté la vie à 132 personnes. Le deuxième accident le plus meurtrier est survenu en Tanzanie et a fait 19 morts. 

Dans trois de ces accidents, ce ne sont pas les passagers et les membres d’équipage qui ont perdu la vie, mais des personnes au sol : dans un accident survenu à l’aéroport de Conakry, en Guinée, une moto a pénétré sur la piste au moment où l’avion atterrissait et est entrée en collision avec l’appareil. Les deux personnes qui se trouvaient sur la moto sont décédées. Dans un autre accident, un véhicule de pompiers est entré sur la piste de l’aéroport de Lima, au Pérou, au moment où un avion décollait, entraînant la mort de deux pompiers qui se trouvaient à bord du véhicule. Un troisième accident s’est produit à Montgomery (AL), aux États-Unis, lorsqu’un employé au sol d’une compagnie aérienne a été happé par le moteur d’un avion peu après l’arrivée de ce dernier à la porte d’embarquement, mais avant que les deux moteurs ne soient coupés.

Sur les 39 accidents d’avion survenus en 2022, les compagnies aériennes membres de l’IATA ont enregistré 10 accidents non mortels et un accident mortel. Les compagnies aériennes membres de l’IATA « ont continué d’afficher une tendance inférieure à celle de l’industrie, avec 0,49 accident par million de secteurs contre 1,21 par million de secteurs pour l’ensemble de l’industrie – une tendance qui se reflète également dans le taux moyen sur cinq ans (2018-2022) de 0,76 pour les membres de l’IATA contre 1,26 pour l’industrie ».

Dans une perspective à plus long terme, l’industrie a amélioré sa performance globale en matière de sécurité au cours des dix dernières années de 48%, avec un taux d’accidents en 2022 de 1,21 accident par million de secteurs, par rapport à 2,31 en 2013. En 2013, il y a eu 11 accidents mortels qui ont fait 173 morts. Au cours des cinq dernières années, il y a eu en moyenne environ sept accidents mortels par an pour les avions commerciaux (passagers et fret), ce qui a entraîné une moyenne annuelle de 231 décès. L’IATA « continue à soutenir les parties prenantes de l’aviation pour réduire continuellement le risque d’accident mortel dans l’industrie ».

« Les accidents sont rares dans l’aviation. Il y a eu cinq accidents mortels sur 32,2 millions de vols en 2022. Cela signifie que l’aviation est l’une des activités les plus sûres que l’on puisse pratiquer. Mais même si le risque de voler est exceptionnellement faible, il n’est pas sans risque », a rappelé Willie Walsh, directeur général de l’IATA. « C’est en analysant soigneusement les tendances qui se dessinent, même à ces niveaux de sécurité très élevés, que l’on rendra l’aviation encore plus sûre. Le rapport de cette année, par exemple, nous indique que nous devons faire des efforts particuliers en ce qui concerne l’exploitation des turbopropulseurs en Afrique et en Amérique latine. La sécurité est la priorité absolue de l’aviation, et notre objectif est que chaque vol décolle et atterrisse en toute sécurité, quelle que soit la région ou le type d’appareil ».

IATA : la sécurité des vols en 2022 1 Air Journal

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