Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) lance l’alerte face aux souhaits et aux travaux de certains constructeurs visant à remplacer dans le cockpit un des pilotes par des technologies avancées telles que l’intelligence artificielle.

Selon le syndicat qui dit représenter 75% des pilotes de ligne français, si les nouvelles technologies « peuvent s’avérer être une aide complémentaire », si les automatismes de plus en plus performants ou, dans le futur, l’intelligence artificielle peuvent s’avérer être des aides pour un équipage de pilotes expérimentés, « la volonté de certains industriels et le rêve de certains ingénieurs de les imposer en remplacement du deuxième pilote aux commandes » représentent un recul sans précédent en termes de sécurité des vols commerciaux. Ces technologies ne doivent jamais remplacer l’expérience de deux pilotes aux commandes « au risque de représenter un recul sans précédent en termes de sécurité des vols commerciaux ».

Alors que s’ouvre dans quelques jours le Salon du Bourget propice aux annonces, le SNPL se dit convaincu « en tant que pilotes de ligne vivant au quotidien toutes situations en vol avec la responsabilité de plusieurs centaines de vie à bord » que l’IA (intelligence artificielle) remplaçante » représente un accroissement notoire des risques pour la sécurité des passagers et des personnels de bord. L’IA remplaçante « ne peut pas s’adapter et gérer l’imprévisible. De plus, de par sa complexité et le faux sentiment de confiance qu’elle pourrait procurer, elle viendrait à réduire le niveau d’expertise dans le cockpit et contreviendrait inévitablement à la sécurité des vols », assure le syndicat français de pilotes qui comme plusieurs autres (ALPA, ECA…) veut réaffirmer « la nécessité d’avoir en permanence 2 pilotes aux commandes pour ne pas diminuer le niveau de sécurité des vols » – par exemples si l’un d’entre eux est atteint par un laser lors de l’atterrissage…

Un combat pour lequel le SNPL se dit largement soutenu par les Français, un sondage mené avec ODOXA montrant que 69% « sont confiants lorsqu’ils montent dans un avion », mais 80% estiment que remplacer un des pilotes par une IA « serait une mauvaise chose ». Le niveau de confiance dans l’avion tomberait alors à 17% (-52 points) s’ils apprenaient qu’une IA remplaçait un des pilotes de l’avion ; si tel était le cas, 83% des Français « ne réserveraient pas cet avion (57%) ou hésiteraient à le faire (26%) ». Seuls 16% des Français déclarent que cela ne changerait rien.

Les Français « ne rejettent pas du tout en bloc les automatismes », souligne le SNPL : au contraire, ils les trouvent très utiles pour les pilotes et pour la sécurité des passagers :

  • › 78% estiment qu’ils permettent de faciliter le travail des pilotes,
  • › 76% que ces pilotes peuvent ainsi se concentrer sur leur cœur de mission,
  • › 60% disent qu’ils représentent un échelon de sécurité essentiel,
  • › 62% ne croient pas qu’ils fassent plus d’erreurs que les pilotes.

En revanche :

  • › 82% considèrent que ces systèmes ne doivent pas supplanter l’homme dans les avions.
  • › 69% qu’ils gèrent moins bien les situations imprévisibles que les pilotes. Ce dernier point est crucial « car dans un avion, plus que pour n’importe quel transport, les passagers mettent leur vie entre les mains d’un professionnel qu’ils considèrent comme expert et expérimenté ».

Le SNPL appelle donc les Français « à se mobiliser en faveur de leur sécurité à bord d’un avion afin que la technologie et/ou l’Intelligence Artificielle ne remplace jamais un pilote et que la France conserve le principe : « La sécurité demande… 2 pilotes aux commandes ». Le syndicat met en place le site internet « 2pilotesauxcommandes.com », ainsi que des pages dédiées sur les réseaux sociaux (Linkedin et Twitter). Par ailleurs, le SNPL « compte sur le soutien du public lors des mobilisations à venir ».

Un seul pilote dans le cockpit ? Pas pour le SNPL 1 Air Journal

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