Alors que la France est touchée par une quatrième nuit d’émeutes déclenchées par la mort d’un jeune automobiliste sans permis de conduire, abattu par un policier lors d’un contrôle, les professionnels du tourisme craignent déjà une saison estivale en berne.

Des pays comme la Grande-Bretagne, la Norvège et l’Italie ont mis en garde leurs ressortissants au sujet des émeutes en France. Sans déconseiller ses citoyens à se rendre dans l’Hexagone, Londres leur conseille d’«éviter les zones où se déroulent les émeutes» et «suivre les recommandations des autorités». «Les voyageurs norvégiens sont invités à prendre toutes les précautions nécessaires, de même qu’à se tenir à l’écart des grands rassemblements de foule et des manifestations», écrit le ministère des affaires étrangères norvégien dans un SMS envoyé aux voyageurs norvégiens en France.

Le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’UMIH, a rapporté hier que les hôteliers français «subissaient une vague d’annulations de leurs réservations» dans les zones touchées par les émeutes, sans toutefois donner de chiffres. Le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), fédérant les indépendants du secteur, a lui déploré que «les TV étrangères se remettent à montrer des images de Paris à feu et à sang, ce qui ne correspond pas à la réalité». «Est-ce que les violences et les émeutes vont se poursuivre et provoquer une vraie vague d’annulations ? C’est le risque», avertit son délégué général Franck Trouet, cité par l’AFP. «Les touristes asiatiques, en particulier, très soucieux de la sécurité, pourraient ne pas hésiter à reporter ou annuler leur voyage», alerte-t-il.

Pour Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme, «les touristes qui nous connaissent bien, comme les Belges ou les Britanniques, qui ont d’ailleurs eux-mêmes des problèmes dans leurs banlieues, sauront faire la part des choses». Mais au final, dit-il, «c’est comme si on faisait une campagne de communication négative à plusieurs dizaines de millions d’euros, pour la destination France».

«Si ça continue comme ça, cela peut compliquer l’organisation des Jeux olympiques de façon forte, d’autant qu’une bonne partie des épreuves se dérouleront en Seine-Saint-Denis», estime quant à lui Jean-François Rial, président de l’Office du tourisme de Paris. D’ici à l’été 2024, ajoute-t-il, «on peut espérer que le délai nous permettra de régler le problème».

Tourisme : une première vague d'annulations des réservations en raison des émeutes 1 Air Journal

@AJ