Korean Air a surmonté un obstacle majeur à la finalisation de son projet d’acquisition d’Asiana Airlines après que la Commission européenne a donné son approbation conditionnelle le 13 février.

La Commission européenne (CE) a approuvé la fusion de Korean Air et Asiana Airlines, l’ancienne compagnie aérienne ayant initié la procédure de fusion, en faisant remarquer que l’approbation accordée était soumise à des engagements spécifiques, notamment la vente de la filiale cargo d’Asiana Airlines. Avec la décision de la Commission Européenne et une autorisation similaire du Japon le 31 janvier, Korean Air n’a désormais plus que l’approbation des États-Unis qui reste en attente.

La décision de la CE fait suite à une enquête approfondie sur le projet d’acquisition. Korean Air est la plus grande compagnie aérienne de Corée du Sud proposant des services aériens internationaux de passagers et de fret. Asiana, la deuxième compagnie aérienne de Corée du Sud, propose des services similaires. Les deux compagnies aériennes jouissent d’une présence significative dans l’Espace économique européen (« EEE »). À la suite de son enquête de marché, la Commission craignait que l’opération, telle que notifiée initialement, ne nuise à la concurrence sur les marchés suivants : les Services de transport de fret aérien entre l’Europe et la Corée du Sud, et ceux de transport aérien de passagers sur les liaisons entre Séoul et certaines destinations européennes, notamment Barcelone, Paris, Francfort et Rome.

La Commission a constaté que Korean Air et Asiana étaient en concurrence directe pour le transport de fret et de passagers entre l’EEE et la Corée du Sud. Ensemble, ils auraient été de loin le plus grand transporteur sur ces routes, supprimant ainsi une alternative importante pour les clients. D’autres concurrents se heurtent à des obstacles réglementaires et autres pour étendre leurs services et il est peu probable qu’ils soient en mesure d’exercer une pression concurrentielle suffisante sur l’entreprise issue de la fusion. Cela aurait probablement entraîné une augmentation des prix ou une diminution de la qualité pour les passagers et les clients cargo.

Pour répondre aux préoccupations de la Commission en matière de concurrence, Korean Air s’est tout d’abord engagé concernant le segment fret de céder l’activité mondiale de fret d’Asiana. La cession comprend, entre autres, les avions cargo, les créneaux horaires, les droits de trafic, le personnel navigant et d’autres employés, ainsi que les contrats de fret des clients.

En second lieu, elle s’engage sur le segment passagers à mettre à la disposition de la compagnie aérienne rivale T’Way les actifs nécessaires pour lui permettre de démarrer ses opérations aériennes sur les quatre routes qui se chevauchent. T’Way est une compagnie aérienne sud-coréenne low cost disposant d’un hub à Séoul, d’où elle exploite un réseau de routes en Asie de l’Est et au-delà. Sa flotte long-courrier comprend 3 A330-300 (le reste de sa flotte n’étant composée que d’avions de la famille 737). Korean Air s’est engagée à ne pas finaliser la fusion tant que T’Way n’aura pas commencé à opérer sur les quatre routes qui se chevauchent.

L'acquisition d'Asiana par Korean Air reçoit l'approbation conditionnelle de l'UE 1 Air Journal

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