La low cost britannique easyJet et Airbus ont conçu une nouvelle solution pour les voyages d’affaires visant à stimuler la production mondiale de carburants d’aviation durables (SAF).

EasyJet et Airbus ont testé avec succès un nouveau type de partenariat pour aider les voyageurs d’affaires à réduire leur empreinte carbone et stimuler la production de SAF. « Le test du concept a étudié et démontré la façon dont les compagnies aériennes et les entreprises peuvent partager le coût des SAF d’une manière mutuellement bénéfique, en créant une demande et une offre supplémentaires de SAF », affirme easyJet.

Les SAF devraient constituer un levier essentiel pour la décarbonation du secteur de l’aviation, en offrant une réduction estimée à 80 % des émissions de carbone sur l’ensemble du cycle de vie en moyenne par rapport au carburant d’aviation conventionnel. Cependant, avec un taux de production actuel de SAF de 3 % du carburant total nécessaire à l’industrie et un coût 3 à 5 fois plus élevé que celui du kérosène conventionnel, l’industrie doit « surmonter d’importants obstacles avant de voir un impact significatif de ces carburants durables », relève easyJet. Cette nouvelle offre explore les partenariats avec les entreprises comme moyen d’aider à financer l’incorporation additionnelle de  SAF, de stimuler l’approvisionnement pour les besoins d’incorporations futurs et de rendre les offres durables plus abordables.

EasyJet explique comment utiliser l’investissement dans les voyages d’affaires pour augmenter la production de SAF :

Grâce à ce modèle, les entreprises partenaires d’easyJet – à commencer par Airbus – peuvent acheter une quantité spécifique de SAF pour réduire l’empreinte carbone de leurs voyages d’affaires, tout en contribuant à stimuler la croissance du secteur des SAF. À l’issue d’un essai de trois mois (de novembre 2024 à janvier 2025), des certificats valident l’utilisation des SAF, permettant aux entreprises partenaires de comptabiliser les réductions d’émissions réalisées.

Pour cet essai, 106 tonnes de SAF pur ont été achetées, équivalant à la quantité de carburant nécessaire pour assurer les vols d’easyJet entre Toulouse et Bristol avec un mélange de 30 % de SAF sur une période de trois mois. Cet itinéraire a été choisi car il est couramment utilisé par les employés d’Airbus pour relier le siège social et l’usine de Filton. Les SAF achetés sont produits à partir de matières premières issues de la biomasse, telles que les huiles de cuisson usagées, et converties en carburant d’aviation.

Fonctionnement du modèle entre easyJet et Airbus, et d’autres entreprises partenaires à l’avenir :

1 -EasyJet regroupe la demande/achète des SAF – easyJet travaille avec l’entreprise partenaire pour déterminer une quantité spécifique de SAF afin de couvrir les besoins de voyage. easyJet achète les SAF auprès d’un fournisseur de carburant.

2 -Les SAF sont livrés à l’aéroport – Les SAF sont livrés à l’aéroport désigné par easyJet par le fournisseur de carburant (WFS pour cet essai).

3 -Les entreprises partenaires reçoivent le(s) certificat(s) SAF – Les entreprises partenaires d’easyJet reçoivent des certificats SAF non-modifiables, vérifiés par un tiers (par exemple Verifavia). L’entreprise partenaire peut ensuite enregistrer le(s) certificat(s) SAF dans le cadre de son rapport scope 3.

EasyJet vise à étendre cette offre à d’autres partenaires de voyage d’affaires. Airbus et easyJet espèrent que ce projet « servira de moteur pour stimuler la demande de produits SAF dans le monde entier ». « Ce projet représente une nouvelle collaboration historique entre easyJet et Airbus, chacun partageant l’ambition de tester des innovations pour aider à réduire l’impact environnemental de l’aviation », relève easyJet.

« Les voyageurs d’affaires représentent environ 14 % de notre clientèle sur l’ensemble de notre réseau, et 20 % en moyenne en France, et comptent sur les compagnies aériennes pour voyager efficacement », commente Lahiru Ranasinghe, Directeur du développement durable d’easyJet. « Nos entreprises partenaires cherchent à réduire l’impact de leurs vols et nombreuses sont celles à avoir fixé leurs propres objectifs ‘net zero’. Cette solution les aidera en ce sens tout en permettant de stimuler la demande de SAF, un point critique afin de permettre à notre secteur d’atteindre ses ambitions ‘net zero’. Il est également important pour nous, chez easyJet, d’avoir une approche globale du développement durable sur l’ensemble de notre réseau y compris dans les régions françaises. »

Julien Manhes, Responsable des carburants d’aviation durables et de la capture du dioxyde de carbone chez Airbus, a déclaré : « Aujourd’hui, les SAF sont disponibles en petites quantités, nous devons donc augmenter l’offre et combler l’écart de prix avec les carburants traditionnels. L’un des moyens pour y parvenir est de créer un signal de demande clair pour le marché. En 2024, une mégatonne de SAF a été produite dans le monde et chaque goutte a été consommée. Cet essai avait pour but de construire une économie SAF résiliente, car nous avons la technologie, nous avons les avions, nous avons juste besoin de plus de SAF. »

Alain de la Meslière, Directeur des Opérations Aéroport Toulouse-Blagnac s’est également exprimé : « Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), signataire de l’initiative Carburants d’Aviation Durables en Occitanie, s’engage à accompagner ses partenaires dans l’intégration du carburant d’aviation durable (SAF) dans leurs opérations. Dans cette optique, ATB a développé en lien avec les énergéticiens sur la plateforme, un processus de certificat SAF permettant de fournir aux compagnies les preuves de durabilité conformes à la réglementation européenne. L’aéroport se félicite d’avoir assuré en 2024 l’approvisionnement de 1 350 m3 de ‘SAF 30%’ et ambitionne de renforcer le flux logistique de ses opérations pour dépasser l’objectif des mandats européens en 2025. »

Voyages d’affaires : easyJet et Airbus expérimentent un nouveau type de solution SAF 1 Air Journal

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