En Inde, AeroIndia, le plus grand salon aéronautique indien, se tiendra à Bangalore du 10-14 février. Le transport aérien dans ce pays de la taille d’un continent explose et aiguise l’appétit des industriels du secteur, en premier Airbus et Boeing.
La croissance soutenue de son économie et de sa classe moyenne a fait de l’Inde et de son 1,4 milliard d’habitants le troisième marché aérien au monde, après ceux des Etats-Unis et de la Chine. Et ce n’est sûrement qu’un début. Dans un pays où le transport ferroviaire reste très populaire mais souvent chaotique, il suffirait que 2% des 18 millions d’usagers quotidiens du train -contre actuellement 430 000 passagers aériens- préfèrent l’avion pour que le marché aérien double, souligne Boeing,
L’avionneur américain a récemment relevé ses prévisions de 7% pour le marché du sous-continent indien, passant de 2 705 avions commerciaux à 2 835 au cours des 20 prochaines années (75% des avions destinés à la croissance du marché, 25% au remplacement de la flotte existante). Les compagnies aériennes indiennes alignent les commandes d’ampleur année après année. Après un contrat géant pour l’achat de 470 appareils (250 Airbus et 220 Boeing) en 2023, la compagnie porte-drapeau Air India a commandé 100 Airbus de plus l’an dernier. IndiGo, première compagnie aérienne du pays, a encore commandé 30 Airbus l’an dernier, après avoir passé la plus grosse commande en volume de l’histoire de l’aviation civile (500 Airbus) en 2023.
“C’est le pays qui a la croissance la plus rapide au monde et il en sera de même au cours des 20 prochaines années“, affirme à l’AFP Rémi Maillard, PDG d’Airbus Inde et Asie du Sud, qui le qualifie “d’étoile montante de l’aéronautique mondiale“. Un enthousiasme partagé par Salil Gupte, le président de Boeing Inde et Asie du Sud : “C’est le marché le plus dynamique de la planète et sûrement le plus excitant“, s’enthousiasme-t-il.
En 2016, le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi a lancé un plan pour doper les liaisons intérieures entre les petites villes et les mégapoles du pays. Son gouvernement a investi des dizaines de millions d’euros pour construire des aéroports régionaux et améliorer les infrastructures existantes. Le nombre d’aéroports indiens a doublé en dix ans : il est passé de 74 en 2014 à 157 en 2024, selon le ministère indien de l’Aviation, et l’objectif est d’en compter de 350 à 400 en 2047, pour le centenaire de l’Indépendance de l’Inde.
Parallèlement, l’exécutif a mis en place des programmes pour former pendant les 20 prochaines années quelque 30 000 pilotes et au moins autant de mécaniciens. Airbus et Boeing participent activement à cette campagne de formation aux côtés des autorités indiennes. “La croissance intérieure se poursuivra notamment grâce à ce programme“, assure Rémi Maillard. Ainsi que sur le développement “essentiel” de la capacité aéroportuaire, complète Salil Gupte.
Pour Airbus comme pour Boeing, le prochain bond du secteur aérien en Inde sera international, sur le segment long-courrier. “Le type de révolution que nous avons vu sur le marché intérieur indien ces dernières années se produit actuellement sur le marché long-courrier“, estime Rémi Maillard, qui imagine l’Inde en “hub“, à l’exemple des Emirats arabes unis. “Nous tablons sur une augmentation des commandes de gros-porteurs“, qui devraient représenter d’ici 20 ans 15% de la flotte des compagnies indiennes, ajoute Salil Gupte.

@IndiGo
CHECK LAST a commenté :
10 février 2025 - 9 h 34 min
Outre le 320 vendu par centaines en Inde Airbus a aussi dans sa gamme un atout de taille
Son gros porteur best seller 330 multi rôle.. Appareil économique robuste parfaitement adapté à l explosion du marché intérieur et capable d assurer un grand nombre de rotations et qui rapporte beaucoup au constructeur car amorti depuis longtemps
Pour ce type de ligne Le 787 est moins polyvalent même si boing en a baissé continuellement le prix pour le rendre plus attractif
Le 330 vendu à plus de 1800 exemplaires va encore étonner ses détracteurs partout dans le monde particulièrement en Inde en Chine et dans toute l Asie le marché du continent étant le plus dynamique
Pendant le covid je disais à ceux qui le disaient fini que le 330 neo allait encore se vendre ..Les nombreuses commandes de ces dernières années face à l évolution du marché m ont donné raison et je pense que l avenir le confirmera