Philippe Pascal a été nommé président-directeur général du groupe Aéroports de Paris à compter de mardi, a annoncé l’entreprise dans un communiqué.
Cette décision est conforme au souhait du président Emmanuel Macron et fait suite à une série d’auditions auprès des commissions parlementaires, précise le groupe. Selon la procédure, elle doit faire l’objet d’un décret pris en Conseil des ministres. En conséquence, la nomination annoncée mardi est «par intérim, par décision du commissaire aux participations de l’État, par délégation du ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique en date du 18 février 2025, jusqu’à la publication du décret en Conseil des ministres», selon le groupe.
Philippe Pascal, âgé de 53 ans, est un haut fonctionnaire, diplômé d’une maîtrise de droit public et passé par l’École nationale des impôts. C’est un spécialiste de la fiscalité. Il a commencé sa carrière à la direction de la législation fiscale à Bercy, avant un bref passage au cabinet du ministre du Budget en 2007. Cet ancien inspecteur des finances a gravi depuis douze ans les échelons au sein du gestionnaire des aéroports parisiens. Il occupe son poste actuel de directeur général adjoint finances, stratégie et administration depuis 2016, aux côtés de M. Romanet et de l’ancien directeur général Edward Arkwright, devenu au début de janvier directeur général du promoteur immobilier Altarea.
En mars, le gouvernement de Gabriel Attal avait annoncé qu’Augustin de Romanet serait maintenu dans ses fonctions jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris mais pas renouvelé au-delà. Mais la réalité a été un peu différente en raison notamment de l’instabilité politique qui découlé de la dissolution de l’Assemblée puis de la censure du gouvernement Barnier. Le départ d’Augustin de Romanet, prévu le 31 décembre 2024, a donc encore été reporté au 31 janvier.
Suite à sa nomination Philippe Pascal a nommé Philippe Pascal a été de nommer une directrice générale déléguée. Il s’agit de l’actuelle directrice de l’aéroport d’Orly, Justine Coutard, a précisé ADP dans un communiqué. Justine Coutard disposera « des mêmes pouvoirs que le Président-directeur général à l’égard des tiers » et « aura plus particulièrement la charge, au sein de la société, des enjeux de développement durable et d’aménagement », selon la même source.
Énarque, normalienne et diplômée de Sciences-Po Paris, Justine Coutard, 39 ans, dirigeait le deuxième aéroport français depuis fin 2020. Inspectrice des Finances, elle a été directrice adjointe entre 2018 et 2020, puis directrice de cabinet du ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, actuel garde des Sceaux.
Le jeu de chaise musicales se prolonge. Ainsi, Christelle de Robillard, devient Directrice générale adjointe finances, stratégie et administration, membre du comité exécutif, à compter du 2 avril 2025, en remplacement de M. Philippe Pascal. Enfin, Laurence Faure devient Directrice de l’aéroport Paris-Orly, membre du Comité exécutif en remplacement de Mme Justine Coutard.
Le Groupe ADP, après avoir longtemps été l’enfant chéri de la Bourse grâce à sa très forte rentabilité, a encaissé un coup dur avec l’irruption du Covid-19 en 2020, ne revenant aux bénéfices qu’en 2022 après deux exercices de les pertes qui l’ont laissé endetté.
En janvier, l’Elysée avait annoncé qu’Emmanuel Macron envisageait de nommer Philippe Pascal, alors directeur général adjoint Finances, Stratégie et Administration au sein du groupe, dont l’Etat français est actionnaire majoritaire.
Le Groupe ADP gère en direct ou via des partenaires 26 plateformes aéroportuaires, avec outre Roissy CDG et Orly, des aéroports dans le monde, allant d’Antalya (Turquie) à Santiago du Chili en passant par Almaty (Kazakhstan) et New Delhi. Sur ce périmètre, il a battu l’année dernière son record de passagers, à 363,7 millions, soit 106,5% des niveaux de 2019, dopés par la fréquentation des installations de ses partenaires indien GMR (114,2%) et turc TAV (111,5%).
Malgré une hausse du trafic l’année dernière, les niveaux d’avant crise n’ont toujours pas été retrouvés sur les plateformes de Paris Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly, qui rassemblent 95,8 % du niveau de référence en 2019 avant la pandémie de Covid, a indiqué le groupe ADP après la publication du trafic 2024.
Sébastien a commenté :
20 février 2025 - 15 h 43 min
À voir si ce nouveau directeur va reprendre les 2 gros dossiers laissés en suspens
_ L’annonce du Terminal 4 pour agrandir Roissy CDG.
_ La vente du groupe ADP (annulé à cause du Covid)
Anna Stazzi a commenté :
20 février 2025 - 16 h 30 min
Avec les présidentielles dans deux ans, aucun dossier brulant sur le haut de la pile svp..😂
glurps a commenté :
21 février 2025 - 9 h 41 min
Le déclassement/décrochage de la France touche logiquement et également ADP. Alors que toutes les plates-formes concurrentes décollent à une vitesse grand V, ADP patinne… En retard sur les projets d’investissement et de croissance, en retard sur les capacités d’accueil, bref toujours en retard de 10 ans (au bas mot) sur tout. Il aura fallut attendre presque 60 ans pour avoir un liaison ville-cdg “potable”…
FL360 a commenté :
21 février 2025 - 11 h 00 min
“Cette décision est conforme au souhait du président Emmanuel Macron” : qui prétend encore que la France est un régime démocratique.
Le roi Macron décide, et tout le monde s’exécute !
G.G. d'Astorg a commenté :
21 février 2025 - 17 h 22 min
Les patrons d’ADP sont nuls en investissements. Ils ont revendu leur participation dans les aéroports de Pékin à la veille de l’ouverture de l’aéroport géant de Daxin qui avec la levée des mesures anti-covid va accueillir des millions de passagers et rapporter beaucoup d’argent. Ensuite ils ont investi à Istanbul dans un vieil aéroport qui allait… fermer ! Sans l’intervention du gouvernement français ADP se serait assis sur son argent. Maintenant ils vont craquer leur tune en Inde où le transport aérien est négligeable, où les aéroports sont vétustes et où les compagnies aériennes sont inexistantes ! Les dirigeants d’ADP feraient mieux d’investir dans Roissy qui se traîne toujours au fin fond des classements mondiaux…
Nom a commenté :
24 février 2025 - 14 h 56 min
Tout ça rappelle une pédégère du secteur nucléaire qui avait acheté à prix d’or une mine d’uranium quasi inexploitable (et dont le potentiel .. évalué par le vendeur !!! n’a jamais été observé)
Ah que les “serviteurs” de l’état sont efficaces ..