La Commission européenne (CE) a officiellement évalué le 5 mars le plan néerlandais visant à réduire la pollution sonore à l’aéroport de Schiphol-Amsterdam, une mesure visant à améliorer la qualité de vie des résidents locaux.

Le plan d’action néerlandais contre le bruit 2024-2029 fait partie du plan d’action plus large de l’UE visant à réduire l’exposition chronique au bruit des transports de 30 % d’ici 2030. Les mesures proposées par Schiphol comprennent la réduction des limites de vol annuelles de 500 000 à 478 000 et la réduction des vols de nuit de 32 000 à 27 000.

Si la Commission européenne reconnaît que les Pays-Bas ont largement suivi les procédures appropriées, elle a également identifié des lacunes importantes dans le plan, en particulier dans les domaines où les possibilités de réduction du bruit ont pu être négligées.

L’examen par la Commission européenne du plan de réduction du bruit de Schiphol s’est concentré sur trois critères principaux :

  • L’Efficacité : si les mesures réduiront considérablement la pollution sonore.
  • Non-discrimination – garantir un traitement équitable de tous les secteurs de l’aviation.
  • Rapport coût-efficacité – évaluer si les mesures offrent le meilleur résultat pour toutes les parties prenantes.

Si le plan de Schiphol vise à protéger les résidents du bruit excessif des avions, la Commission européenne a souligné des lacunes dans son approche, notamment en évoquant que si les vols commerciaux sont inclus dans l’étude, l’aviation générale comprend également les jets privés et les vols médicaux, qui n’ont pas été pris en compte. Malgré leur contribution à la pollution sonore, ces avions sont exemptés des restrictions proposées, ce qui pourrait limiter l’efficacité globale de la stratégie de réduction du bruit.

La Commission a également exprimé des inquiétudes quant à la faible prise en compte du renouvellement de la flotte dans la proposition des Pays-Bas. L’industrie aéronautique est en train de passer naturellement à des avions plus silencieux et plus économes en carburant. Cependant, les autorités néerlandaises n’ont pas inclus ce facteur dans la description de l’impact attendu de leur plan sur la réduction du bruit.

En outre, le rapport indique que les Pays-Bas n’ont pas pleinement exploré le potentiel des procédures de vol réduisant le bruit. Des techniques d’atterrissage innovantes, une navigation optimisée et des trajectoires de vol ajustées pourraient réduire davantage les nuisances sonores dans les zones résidentielles, mais ces stratégies ne sont pas incluses de manière apparente dans le plan de Schiphol.

La CE a donc invité les autorités néerlandaises à examiner ses conclusions et à fournir des explications supplémentaires ou des modifications avant de mettre officiellement en œuvre les mesures. L’évaluation de la Commission suggère qu’une stratégie plus globale – qui comprend l’aviation générale, la modernisation de la flotte et des procédures de vol avancées – pourrait être nécessaire pour que l’aéroport de Schiphol s’aligne pleinement sur les objectifs de réduction du bruit de l’UE.

KLM a réagi à la décision de la Commission européenne sur la procédure d’approche équilibrée. La compagnie admet qu’elle soulève plusieurs inquiétudes concernant le paquet présenté visant à réduire la pollution sonore pour les résidents autour de Schiphol. « Il ressort clairement de cette décision que la réduction de la capacité de l’aéroport de Schiphol ne doit pas être l’objectif en soi », affirme-t-elle. « L’accent doit être mis sur la réalisation des objectifs de réduction du bruit du gouvernement, que KLM soutient. Dans le cadre du programme « Plus propre, plus silencieux, plus efficace », KLM prend des mesures pour atteindre cet objectif. La décision indique que ces mesures doivent être mieux prises en compte. »

« La Commission européenne indique dans ses recommandations que la nouvelle flotte, dans laquelle KLM investit des milliards, contribue à atteindre l’objectif de réduction du bruit et doit donc être incluse. Cela signifie qu’une réduction de la taille est inutile. En outre, la Commission déclare que l’impact des mesures opérationnelles et de l’aviation générale n’a pas été correctement pris en compte. »

 

Désormais, KLM attend du ministère des Infrastructures et de la Gestion de l’eau qu’il entende la décision de la Commission européenne et suive les recommandations avant de mettre en œuvre des restrictions de capacité.  « Grâce à leur vaste réseau de destinations aériennes, les Pays-Bas sont l’un des pays les mieux connectés au monde. C’est crucial car notre économie repose sur le commerce international. Les mesures nationales ont un impact direct sur la position de KLM et des Pays-Bas, en particulier maintenant que les pays voisins en Europe discutent de l’extension de leurs aéroports. Ce qui est démantelé aujourd’hui ne peut pas être récupéré », conclut la compagnie néerlandaise basée à Schiphol.

Bruxelles donne son avis sur le plan de réduction du bruit à Amsterdam-Schiphol 1 Air Journal

@KLM