La FAA a annoncé vendredi que l’explosion d’un vaisseau spatial SpaceX Starship, survenue le 6 mars, avait perturbé le lendemain environ 240 vols, et que plus d’une vingtaine d’avions avaient dû être déroutés en raison de problèmes de débris spatiaux.

Il s’agissait de la deuxième explosion consécutive d’un lancement de SpaceX. Cette fois encore, si le premier étage, surnommé Super Heavy, a bien été récupéré avec succès par des bras mécaniques sur la tour de lancement, les moteurs du vaisseau spatial ont rencontré des anomalies importantes lors de son ascension et ont commencé à s’éteindre alors qu’il filait vers l’est pour ce qui était censé être une entrée contrôlée au-dessus de l’océan Indien, à l’autre bout du monde. Les données de télémétrie indiquent des arrêts prématurés de plusieurs moteurs Raptor, entraînant une perte de contrôle d’attitude conséquente. Cette panne de moteur s’est traduite par une désintégration structurelle du véhicule qui a entraîné sa rentrée dans l’atmosphère au-dessus des Caraïbes.

Le contact a été perdu moins de 10 minutes après le début du vol, le vaisseau spatial étant entré dans une vrille incontrôlable. Des images de débris en flammes ont été prises près du sud de la Floride et des Bahamas et publiées sur les réseaux sociaux.

La FAA a ordonné jeudi des escales au sol d’un peu plus d’une heure pour les avions au départ de quatre aéroports de Floride – Miami, Fort Lauderdale, Orlando et Palm Beach. La FAA a déclaré que l’incident avait entraîné 171 retards de départ, que 28 vols avaient été déroutés et que 40 vols en vol avaient été suspendus pendant une moyenne de 22 minutes. Les 171 avions avaient un retard moyen de 28 minutes.

En janvier dernier, la première explosion, avec des débris rentrant dans l’atmosphère terrestre au-dessus d’une partie du sud de l’océan Indien, avait perturbé des vols de Qantas ou de South African Airways. Les retards pouvant aller jusqu’à six heures avaient été causés par des changements de dernière minute des coordonnées de l’emplacement et de l’heure de rentrée des fusées de la société de technologie spatiale d’Elon Musk.

Ces incidents répétitifs ont relancé les critiques sur une évaluation insuffisante des effets environnementaux du programme Starship, surtout du fait de sa proximité avec des zones naturelles protégées. Des associations ont même porté plainte contre les autorités américaines pour réclamer une étude environnementale plus poussée.

Selon une enquête toujours en cours de la précédente explosion, une fuite de carburant a déclenché une série d’incendies qui ont paralysé les moteurs du vaisseau spatial. Le système d’autodestruction embarqué s’est déclenché comme prévu. SpaceX a déclaré avoir apporté plusieurs améliorations au vaisseau spatial après l’accident, et la FAA avait récemment autorisé à nouveau le lancement de Starship.

Si une nouvelle enquête de la FAA sur l’accident du 6 mars est en cours, l’Autorité de l’aviation aux Etats-Unis est victime de récents licenciements avec les coupes budgétaires décidées par Donald Trump. Parce que « seuls trois des 132 employés techniques de la FAA licenciés par l’agence à la mi-février sur ordre de l’administration Trump ont été réintégrés à leur poste », l’enquête pourrait prendre plus de temps que prévu. Et les doutes planent désormais sur l’autorité américaine de l’aviation qui avait donné son feu vert pour ce tir, sans attendre les conclusions de l’enquête sur le précédent échec de SpaceX, il y a un mois. Elon Musk, patron de SpaceX, affirme de son côté que le prochain vol aura lieu dans quelques semaines.

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Les débris de la fusée Starship d’Elon Musk perturbent le trafic aux Etats-Unis 1 Air Journal

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