Airlines for Europe (A4E), la plus grande association de compagnies aériennes d’Europe, représentant 70% du trafic aérien européen, a fermement condamné la grève des contrôleurs aériens français des 3 et 4 juillet.
« Plus de 1500 vols » ont été annulés les 3 et 4 juillet, affectant plus de 300 000 passagers, selon A4E. Outre des milliers d’annulations, la grève d’aujourd’hui est responsable de près de « 500 000 minutes de retard », soit le même nombre de minutes en 365 jours ou sur une année entière. Enfin, les compagnies aériennes ont été peu informées de l’impact de ces grèves, entraînant des centaines d’annulations de dernière minute.
Selon A4E, en 2025, le contrôle aérien français s’est avéré « être l’un des maillons les plus faibles du système européen, enregistrant des retards parmi les plus importants d’Europe ». Par exemple, les retards liés à la capacité du contrôle aérien en juin 2025 ont augmenté de 115 % par rapport à juin 2024.
« Le commissaire européen aux Transports, Tzitzikostas, a exhorté à plusieurs reprises les États membres à remédier aux problèmes de contrôle aérien (ATC) et il est grand temps qu’ils cessent de se justifier et agissent », fulmine A4E, qui a défini les mesures nécessaires pour éviter de telles perturbations inutiles pour les passagers en France et dans toute l’Europe, soit :
- Un arbitrage obligatoire avant que les syndicats du contrôle aérien ne menacent de faire grève
- Un préavis de grève de 21 jours
- Un préavis individuel de participation à une action collective 72 heures à l’avance
- La protection des survols, tout en veillant à ce que cela ne se fasse pas au détriment des départs et des arrivées dans le pays d’origine de la grève
- Un droit de recours auprès des prestataires de services de navigation aérienne (PSNA) pour les conséquences des perturbations
« Cette grève est intolérable. Le contrôle aérien français enregistre déjà des retards parmi les plus importants d’Europe, et les actions d’une minorité de contrôleurs aériens français vont désormais perturber inutilement les projets de vacances de milliers de personnes en France et dans toute l’Europe », a déclaré Ourania Georgoutsakou, directrice générale d’A4E. « Les droits des passagers font actuellement l’objet d’un débat intense au sein de l’UE, mais les décideurs politiques n’ont pas fait grand-chose pour améliorer le contrôle aérien et les aider à atteindre leur droit le plus fondamental : arriver à destination à l’heure », a-t-elle poursuivi.
Un millier de vols ont été annulés, ce vendredi 4 juillet, en particulier dans les aéroports parisiens, au deuxième jour d’une grève des contrôleurs aériens. Selon la direction générale de l’aviation civile (DGAC), le taux de grévistes s’est établi à 26,2 % jeudi, 272 contrôleurs (sur le millier de personnels de service) ayant pris part au mouvement.
De nombreux voyageurs se retrouvent bloqués à cause de cette crise, faisant réagir le Premier ministre François Bayrou. Il a jugé cette grève de « choquante » en accusant les grévistes de « prendre en otage les Français le jour où tout le monde part en vacances ». « Il faut se rendre compte qu’hier et aujourd’hui, 272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de plus de 500 000 personnes. C’est inacceptable », a déclaré vendredi matin le ministre des Transports, Philippe Tabarot, sur CNews.
Ryanair, qui déplore l’annulation de 400 vols impactant plus de 70 000 passager, a de son côté appelé jeudi 3 juillet la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à « démissionner si elle n’est pas prête à réformer le système défaillant du contrôle aérien européen ». Ryanair a à plusieurs reprises demandé deux réformes simples : d’abord garantir un effectif complet des contrôleurs aériens lors de la première vague des départs matinaux, et en second lieu « protéger les survols » pendant les grèves nationales du contrôle aérien.
Ce mouvement social est déclenché par les deuxième et troisième syndicats d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-ICNA qui représente 17 % ces voix et l’Usac-CGT (16 % des voix aux dernières élections). Ils reprochent un « sous-effectif structurel » et un « management toxique ». Ils réclament une augmentation des salaires et redoutent la mise en place de badgeuses biométriques, pour contrôler la présence effective des aiguilleurs du ciel sur leur lieu de travail, « dans un contexte social fortement dégradé ».
Les services de navigation aérienne se sont engagés dans une vaste réforme pour faire face à la forte croissance du trafic aérien, éviter les retards et préserver la sécurité. Un plan d’envergure, prévu sur cinq ans, qui pourrait se traduire par la fermeture du quart des tours de contrôle entre 2028 et 2035, sachant que la France compte « trois à quatre fois plus de tours de contrôle que partout ailleurs en Europe », insiste-t-on à la DGAC.
EX IT13 a commenté :
4 juillet 2025 - 17 h 05 min
Une exellente solution , les pointeuses , tu arrive tu badge, tu parts tu badge , au moins tout le monde est bien a son poste , fini les arrangements entre amis , au moins ils sont bien payés pour leurs heures de présence , et ceux qui ne sont pas contents la porte est ouverte , le gouvernement , quel qu il soit ne doit pas céder sur ce point , il y a des années que cela aurait du se faire , toujours dire amen aux caprices de ces nantis ça suffit . ::::
Jean a commenté :
4 juillet 2025 - 19 h 57 min
Mais qui sont ceux contrôleurs hors sol ? Est ce que vous daignez regarder les conditions de travail de votre entourage ? Savez vous les sacrifices que beaucoup de français font pour se payer 1 semaine de vacances et prendre l avion pour certains pour la 1ere fois ? Arrêtez de brandir l aspect sécuritaire de votre métier pour les usagers , vos revendications sont toujours pour vos avantages devenus indécents. Continuez vous êtes de plus en plus haïs par l opinion publique
POL a commenté :
5 juillet 2025 - 1 h 05 min
Le refus des badgeuses biométriques ? Inadmissible . Comment contrôler autrement des gens qui se font payer sans être présents à leur travail ? Honnête , ou malhonnête ? Chacun sera juge … mais l’exemple vient de haut : combien de députés en séance ? Qui se souvient des reportages sur les députés européens qui badgent avant les séances et s’en vont prendre le train avant la dite séance… et, à propos de juge : qui les contrôle, les juges ???
En attendant les boulangers se lèvent toujours tôt, les “techniciennes de surface”hantent le Métro dès 4 h du matin , et les agriculteurs sont ,eux, tellement contrôlés qu’ils ne pourront bientôt plus nourrir ce pays . La France s’effondre devant les égoïsmes catégoriels , et le manque de courage de nos dirigeants successifs . Leur place – et leurs petits privilèges – d’abord ! Mais là , nous avons tous été complices : nous les avons élu .
Encore une réflexion : Policiers et gendarmes n’ont pas le droit de grève, de même que les techniciens et agents des systèmes d’information et de communication du ministère de l’Intérieur. Et pourquoi donc les contrôleurs aériens l’ont-il ce droit ? Il s’agit pourtant bien à notre époque d’une fonction régalienne .
Les médecins l’ont eux aussi ce droit de grève ; mais ils peuvent être réquisitionnés , sauf à se voir condamné à de lourdes amendes . Pourquoi pas de réquisition pour les contrôleurs aériens ?
Armando a commenté :
7 juillet 2025 - 12 h 11 min
Les réquisitions existent chez les contrôleurs depuis de très nombreuses années, en cas de grève. En effet, il y a toujours un “service minimum ” qui est mis en place par la DGAC, visant à assurer la continuité territoriale (Corse, Antilles, Réunion…),les vols prioritaires (sanitaires, d’État, militaires…), et environ 50% du trafic commercial prévu ce jour là (en concertation avec les compagnies). Peu de gens savent cela, pourtant les jours de grève il suffit de voir que beaucoup d’avions volent. Néanmoins je trouve aussi cette grève anormale.
Jean a commenté :
6 juillet 2025 - 16 h 03 min
Lorsque l’UE permettra aux compagnies aériennes de se retourner contre le contrôle aérien en versant des indemnisations aux passagers victimes des annulations provoquées par les grèves, le problème se résoudra de lui-même