Le National Transportation Safety Board (NTSB), équivalent du BEA en France, organise à partir de ce mercredi trois jours d’audiences pour interroger des responsables de l’armée, de la Federal Aviation Administration (FAA) et d’autres parties concernées, dans le cadre de l’enquête sur la collision en vol en janvier entre le vol American Airlines 5342 et un hélicoptère Black Hawk près de l’aéroport Reagan National de Washington.

Le NTSB doit également rendre publics des milliers de pages de l’enquête dès mercredi matin. Pour rappel, le CRJ700 Bombardier de la compagnie régionale PSA Airlines, filiale d’American Airlines Group, venant de Wichita (Kansas), a percuté l’hélicoptère en vol d’entraînement, causant la mort des 64 passagers et membres d’équipage du vol ainsi que des 3 membres à bord de l’hélicoptère Sikorsky H-60, le 29 janvier dernier.

Les audiences débuteront par l’examen des altimètres et des systèmes de données de l’hélicoptère, ainsi que de la conception de l’espace aérien autour de l’aéroport. La présidente du NTSB, Jennifer Homendy, a souligné que les discussions porteront aussi sur le contrôle du trafic aérien, son entraînement et ses procédures, domaines relevant de la FAA.

D’autres thèmes incluent les systèmes anti-collision, les données de sécurité disponibles ou manquantes, et les améliorations possibles dans la gestion de la sécurité aérienne. Parmi les témoins figurent des représentants de l’armée, d’American Airlines et de la FAA.

La veille des auditions, le sénateur Ted Cruz a présenté une loi baptisée « Rotor Act », visant à obliger tous les aéronefs, y compris militaires, à transmettre leur position via ADS-B, un système de surveillance qui transmet la position aux autres appareils et aux contrôleurs aériens. Cette mesure, soutenue par huit autres sénateurs républicains, est défendue comme un « facteur révolutionnaire » pour la sécurité aérienne par Jennifer Homendy, rappelant qu’elle avait déjà été recommandée il y a près de vingt ans.

Le rapport préliminaire du NTSB indique que les pilotes de l’hélicoptère n’auraient pas perçu qu’ils étaient sur une trajectoire de collision avec le vol 5342, qui atterrissait simultanément. Des dysfonctionnements possibles des altimètres ont été relevés, avec des altitudes discordantes entre pilotes juste avant l’impact. Le rapport évoque aussi une possible coupure de communication radio qui aurait empêché l’hélicoptère de recevoir une instruction de la tour de contrôle car les enquêteurs ont découvert que les pilotes de l’hélicoptère n’avaient peut-être pas entendu certains appels des contrôleurs aériens. La hauteur exacte de l’hélicoptère au moment de la collision reste à déterminer.

Des signes avant-coureurs de la catastrophe sur le fleuve Potomac étaient bien  présents, ont déclaré les enquêteurs du NTSB, citant des données détaillant des milliers de quasi-collisions à l’aéroport sur plusieurs années. Les enquêteurs ont découvert 15 214 « événements de quasi-collision » entre 2021 et 2024, où des avions se trouvaient à moins d’un mille nautique de la collision, avec une séparation verticale inférieure à 400 pieds. De plus, il y a également eu 85 cas où deux avions étaient séparés par moins de 1 500 pieds, avec une séparation verticale inférieure à 200 pieds, selon le NTSB.

Le NTSB lance trois jours d'audiences publiques sur le crash du CRJ avec un hélicoptère à Washington 1 Air Journal

©NTSB