Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, seulement 13 nouveaux avions commerciaux auraient été construits par les avionneurs russes au cours des trois dernières années, les sanctions occidentales ayant coupé l’accès à des composants cruciaux.
En 2024, les constructeurs russes n’ont livré qu‘un seul avion sur les 15 prévus, selon les données du site spécialisé ch-aviation, et le gouvernement a réduit son objectif de livraison à 21 avions pour 2024-2025, contre 171 initialement. La société d’État Rostec et ses filiales, qui produisent notamment les Sukhoi Superjet 100, Tupolev Tu-214, et le nouvel avion MC-21, peinent à respecter les délais de production. Le MC-21, dont la version entièrement russe a une autonomie moindre et une consommation plus élevée, n’a pas encore séduit les compagnies aériennes. La production en série de ces avions est désormais repoussée à 2026, soit deux ans de retard.
En juin 2024, Aeroflot a annoncé vouloir annuler les commandes de 89 Superjet 100 et de 40 Tu-214. Au lieu de cela, la compagnie emblématique de Russie prévoyait d’augmenter sa commande de 270 à 339 MC-21 de Yakovlev. Le nouvel avion moyen-courrier russe MC-21-300/310 est autorisé seulement depuis le 26 décembre 2023 à transporter 211 passagers. Le MC-21-310 est équipé d’Aviadvigatel PD-14 de fabrication 100 % russe qui lui permet de contourner les sanctions occidentales (notamment pour le moteur PW1400G de Pratt & Whitney) en raison de l’invasion de l’Ukraine.
Aeroflot devait également être l’un des principaux acheteurs du Superjet, un avion, qui devient par contrainte de sanctions, de fabrication 100 % russe (sans composants provenant de fournisseurs occidentaux) mais dont on ne sait plus quel sera désormais son avenir. Ce jet régional de 100 places n’est cependant plus exploité par Aeroflot, qui les a cédés à sa filiale Rossiya Airlines. Quant au TU-214, un avion bimoteur à fuselage étroit dérivé du Tu-204 (210 passagers, rayon de 6 500 km), de premières livraisons étaient attendues en 2024…
Il faut dire que les sanctions ont coupé l’accès aux pièces et technologies étrangères, indispensables pour la flotte russe, majoritairement composée d’Airbus et Boeing. Faute d’une base industrielle et technologique solide, la Russie s’appuie sur des circuits d’importation indirects et complexes via des intermédiaires basés en Turquie, Chine, Émirats arabes unis ou Asie centrale, pour importer clandestinement des composants essentiels. Ce système parallèle a permis d’importer plus d’un milliard d’euros de pièces en contournant les sanctions, bien qu’aucun des fabricants occidentaux ne reconnaisse de collaboration directe, selon la chaîne finlandaise Yle.


15 août 2025 - 9 h 22 min
c est drôle cela me laisse indifférent les problèmes de Poutine ……j imagine que des pièces doivent transiter par des clients Airbus ou Boeing pour maintenir certains avions , tel que la chine par exemple !!!
Anna Stazzi a commenté :
15 août 2025 - 10 h 16 min
N’oubliez pas nos grands amisTurcs, membres de l’Otan etc.. spécialistes du double jeu.
A table a commenté :
15 août 2025 - 14 h 09 min
Les cochons de mon voisin ont faim.
Lys a commenté :
17 août 2025 - 4 h 41 min
En effet,anna@stazzi, vous avez raison de le souligner : la Turquie, candidate à l’Union Européenne (ou alors, c’est fini, tout ça ?), membre de l’Otan, mais ayant des liens forts avec des pays qui ne sont pas franchement favorables à l’Europe (pour schématiser), aime beaucoup pratiquer ce double jeu qui finit par devenir franchement malhonnête, même si l’on sait que la diplomatie, dans tous les pays, c’est cet art délicat qui consiste à chouchouter puis rejeter puis de nouveau chouchouter tel ou tel pays en fonction de ses intérêts. En fonction de la situation, c’est “je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout…”
Il est dommage, que l’Europe, belle et grande idée des années 1950, soit devenue ce conglomérat trop bureaucratique, assemblage multiforme de nations diverses, aux intérêts parfois franchement divergents (voir la Hongrie, la Pologne, mais pas seulement) qui a du mal à se forger une véritable autorité face à ces pays qui comptent délibérément sur la faiblesse de cet ensemble qui a souvent du mal à s’accorder.
Si les pays qui jouent de cette faiblesse structurelle se trouvaient tout-à-coup face à une organisation adoptant une ligne commune sur tous les sujets qui le méritent, sur le long terme, et surtout, s’y tenant, il y aurait peut-être moins, à nos frontières, de ces artistes de l’ambiguïté, s’ils apprenaient que le double jeu n’en vaut pas la chandelle…
julien31 a commenté :
15 août 2025 - 10 h 19 min
la Russie sait s’approvisionner en toutes choses via ses pays amis et donc les sanctions ne sont que peu efficaces
C est faux! a commenté :
15 août 2025 - 11 h 20 min
Le fond même de l’article AJ est le contraire de ce que vous affirmez: il démontre l’efficacité des sanctions qui ralentissent, alourdissent et augmentent les coûts pour l’industrie russe , et l’oblige à des pirouettes acrobatiques pour n’avoir qu’une petite partie de ce dont elle a besoin.
DD-Bergeron a commenté :
15 août 2025 - 13 h 59 min
Le problème pour les européens, des génies à la B. Lemaire et ses 3.000 milliards de dettes, c’est que les russes, avec des pièces de circuits intégrés de machines à laver le linge d’origine chinoise, font voler des fusées avec des équipages russes et américains vers la Station Spatiale Internationale et sont capables de ramener ces équipages avec leur linge sale qu’ils laveront une fois arrivés sur terre.
Les fusées européennes ne servent pour le moment qu’a lancer des satellites chargés de la guerre contre le réchauffement climatique. C’est moins risqué.
Ah Bon ? a commenté :
16 août 2025 - 11 h 52 min
Pas compris le lien avec les avions russes qui ne volent pas…
Allez expliquer aux ingénieurs d’arianespace à quoi ont servi les centaines de satellites envoyés par leurs fusées depuis des années, ils vont bien rigoler….
Shôgun a commenté :
15 août 2025 - 13 h 06 min
C’est ce que disent les propagandistes poutiniens pour se rassurer.
Les faits démontrent l’inverse.