Air Antilles a impérativement besoin de lever plusieurs millions d’euros afin de poursuivre son activité, a averti la Collectivité de Saint-Martin, actionnaire majoritaire de la compagnie à hauteur de 60%.
« Six millions d’euros pourraient suffire à garantir la trésorerie nécessaire pour maintenir l’activité », a hier déclaré Louis Mussington, président de la collectivité, lors d’une conférence de presse organisée « en urgence ». La compagnie aérienne locale, régulièrement confrontée à des difficultés financières, a obtenu le 29 août de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) une prolongation provisoire d’un mois de sa licence d’exploitation, valable jusqu’au 30 septembre. « Nous sommes autorisés à voler. Nous avons un mois pour trouver des investisseurs solides », a insisté Louis Mussington.
Selon lui, quatre investisseurs potentiels ont déjà manifesté leur intérêt, dont deux présenteraient les garanties suffisantes en termes de solidité financière. Une banque d’affaires a été mandatée pour examiner leurs propositions.
Au total, la Collectivité de Saint-Martin -qui a déjà injecté plus de 16 millions d’euros pour maintenir à flot la compagnie aérienne- espère pouvoir convaincre rapidement de nouveaux partenaires privés. Une réunion est programmée le 12 septembre au ministère des Outre-mer, où la direction d’Air Antilles présentera un plan de continuation. Louis Mussington a déclaré avoir « bon espoir que la DGAC accorde ensuite une licence permanente ».
Basée en Guadeloupe, Air Antilles dessert principalement les liaisons inter-îles de la Caraïbe (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Sainte-Lucie, Dominique…), un rôle jugé stratégique pour la continuité territoriale et le désenclavement de l’arc antillais.
La compagnie aérienne avait été fragilisée par la pandémie de Covid-19, puis par la forte hausse du prix du carburant aérien. Elle avait déjà connu une mise en redressement judiciaire en 2023, avant sa reprise partielle avec le soutien de collectivités locales. La survie d’Air Antilles est perçue comme cruciale par les élus ultramarins, car sa disparition laisserait les grandes compagnies (notamment Air Caraïbes et Air France) dominer complètement les dessertes locales.

©Air Antilles
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