L’avion qui transportait dimanche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été confronté à une situation inhabituelle : un brouillage des signaux GPS.

L’incident, qualifié par plusieurs responsables européens d’« ingérence flagrante de la Russie », a forcé l’équipage à recourir à la navigation traditionnelle, cartes papier à l’appui.

Depuis plusieurs mois, les autorités aéronautiques signalent une multiplication des brouillages de signaux de navigation dans les pays situés à proximité de la Russie. Les pilotes rapportent des pertes temporaires de géolocalisation, obligeant à appliquer des procédures alternatives pour garantir la sécurité des vols. Selon l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), ces perturbations concernent surtout la zone Baltique, mais aussi la mer Noire et l’est de la Méditerranée.

Le brouillage GPS consiste à saturer les fréquences satellites avec des signaux parasites pour empêcher leur utilisation. Ce type d’intervention, difficile à attribuer officiellement, est considéré par les experts comme une « arme invisible » de guerre électronique. Outre l’aviation civile, il peut affecter la navigation maritime ou encore le fonctionnement d’infrastructures critiques.

Si aucune preuve publique n’a encore été divulguée concernant l’épisode de dimanche, la coïncidence avec d’autres incidents du même type alimente les soupçons envers la Russie. Plusieurs capitales européennes y voient une façon pour Moscou de tester la résilience des systèmes occidentaux et d’exercer une pression politique dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Au printemps 2024, Finnair affirme avoir été contrainte d’annuler ses vols vers la deuxième plus grande ville d’Estonie du 29 avril au 31 mai, car le brouillage GPS ou spoofing, généralisé par la Russie dans la région, rendait dangereux l’atterrissage à l’aéroport international de Tartu.

Il est vrai qu’il existe une zone confirmée de brouillage au-dessus dans la région de la mer Baltique, de la mer Noire et de l’est de la Méditerranée. En huit mois se terminant fin mars 2024, 2 309 vols Ryanair et 1 368 avions Wizz Air avaient enregistré des problèmes de navigation par satellite dans la région baltique.

Brouillage GPS : pas seulement les vols commerciaux concernés 1 Air Journal

@AJ/DR