La compagnie brésilienne Azul a dévoilé, devant un tribunal américain de New York, un plan de restructuration visant à réduire sa dette de plus de 2 milliards de dollars et incluant la restitution de 20 avions auprès des loueurs.
Le projet repose sur une levée de capitaux, la renégociation de contrats de location d’avions et une réduction de flotte. Créée en 2008 par David Neeleman, fondateur de JetBlue, Azul a rapidement conquis une large part du marché intérieur brésilien grâce à ses liaisons vers des villes secondaires, mais s’est retrouvée piégée par un endettement en devises étrangères devenu insoutenable avec la hausse du dollar et du prix du carburant.
Selon le document déposé le 17 septembre 2025 auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), Azul prévoit une augmentation de capital pouvant atteindre 950 millions de dollars, dont 650 millions sont déjà sécurisés auprès de créanciers majeurs et de partenaires stratégiques tels qu’United Airlines et American Airlines. L’injection de fonds s’accompagnera du retour d’environ vingt appareils aux loueurs – en majorité des Embraer de première génération – pour établir une structure de coûts plus soutenable.
Une restructuration dans la lignée de GOL et LATAM
Azul a demandé la protection du Chapitre 11 des faillites américaines en mai 2025, imitant ses concurrentes GOL, sortie de cette procédure en début d’année, et LATAM, restructurée en 2022. Ces dossiers témoignent d’une fragilité chronique du transport aérien brésilien, où la demande domestique a repris son rythme prépandémie, mais où la rentabilité demeure difficile à atteindre du fait des coûts financiers et opérationnels.
Malgré cette procédure, les opérations d’Azul n’ont pas cessé. La compagnie a obtenu 1,6 milliard de dollars de financement cet été pour assurer sa liquidité et garantir la poursuite des vols, de la vente de billets et du programme de fidélité TudoAzul. Elle prévoit même d’ajouter des capacités pour la haute saison des fêtes, un signe destiné à rassurer les passagers et les créanciers sur sa stabilité à court terme.
Une sortie espérée début 2026
La compagnie brésilienne a demandé au tribunal de lui accorder l’exclusivité sur son plan de restructuration et d’approuver la réorganisation de ses baux d’avions et de moteurs. Son principal bailleur, l’irlandais AerCap, a validé les accords-cadres négociés dès le mois de mai, donnant à Azul un levier important face aux autres bailleurs. Le directeur général John Rodgerson a indiqué à plusieurs reprises que la compagnie pourrait sortir du Chapitre 11 au début de l’année 2026. Cette échéance dépendra de la validation du plan par les créanciers et de l’approbation judiciaire. Les actionnaires devront accepter une dilution de leurs titres, tandis que certains créanciers et bailleurs devront consentir à des pertes.
Azul dessert plus de 160 destinations au Brésil, reliant nombre de régions isolées. Les analystes et responsables politiques jugent sa survie essentielle afin de préserver la connectivité aérienne et de maintenir la concurrence dans le premier marché latino-américain. Mais la réussite de ce plan reste suspendue à l’exécution opérationnelle et à la conjoncture économique : un dollar trop fort, une envolée des prix du carburant ou un ralentissement de la demande pourraient compromettre les espoirs de la compagnie.
La flotte d’Azul Airlines en 2025 compte environ 190 appareils, avec une moyenne d’âge d’environ 7 à 8 ans, composée principalement de jets régionaux Embraer E195 et E195-E2, d’une quarantaine d’ATR 72-600 turbopropulseurs pour les courtes liaisons régionales, ainsi que d’avions monocouloirs Airbus A320neo et A321neo pour les dessertes domestiques et régionales plus denses. Pour les vols long-courriers, Azul utilise notamment des Airbus A330-200 et A330-900neo.

Fred a commenté :
23 septembre 2025 - 13 h 16 min
Il y a aussi chez Azul la division conecta avec ses 27 Cessna 208.