Un cardiologue californien de 85 ans est décédé après avoir reçu un repas non végétarien sur un vol Qatar Airways, malgré sa commande préalable. Sa famille accuse la compagnie de négligence et conteste la version officielle sur l’itinéraire du vol au moment de l’incident.
Le Dr Asoka Jayaweera, cardiologue à la retraite originaire du Sri Lanka et résidant en Californie, s’était déclaré depuis longtemps végétarien strict. Le 17 septembre dernier, il embarque sur un vol Qatar Airways reliant Los Angeles (LAX) à Colombo, avec escale à Doha, dans le cadre d’un voyage de retour vers son pays natal.
Selon la plainte déposée par son fils Surya devant un tribunal fédéral de Californie — obtenue par The Independent — le repas végétarien commandé à l’avance n’a pas été servi. Le personnel aurait invité M. Jayaweera à « manger autour » de la viande présente dans le plat disponible, faute d’autre option. Peu après avoir essayé de contourner les morceaux carnés, il se serait étouffé, provoquant une perte de conscience.
La compagnie a d’abord affirmé qu’une déroutement vers un aéroport proche était impossible car l’avion se trouvait « au-dessus de l’océan Arctique ». Mais la famille soutient, documents de vol à l’appui, que l’appareil survolait alors le Midwest américain, à proximité du Wisconsin, soit à quelques minutes de plusieurs aéroports internationaux capables d’accueillir un Boeing long-courrier. Après plus de trois heures d’inconscience, et une saturation en oxygène tombée à 69 % malgré l’assistance de MedAire et le matériel médical de bord, le vol a finalement atterri en urgence à Édimbourg, en Écosse. Transporté à l’hôpital, le Dr Jayaweera n’a pas pu être réanimé.
Les repas spéciaux de Qatar Airways
Qatar Airways — transporteur national de l’émirat du Qatar — propose officiellement 19 menus spéciaux, dont sept exempts de viande. Ces options comprennent, entre autres, un repas vegan (sans aucun produit d’origine animale), un menu végétarien cru, une formule lacto-ovo, un repas hindou, un repas jain, un menu “oriental” végétarien, un repas enfant végétarien, ainsi qu’un plateau de fruits frais. Le fait de ne pas livrer le repas réservé à M. Jayaweera, puis de lui suggérer d’écarter la viande, constitue selon la plainte une négligence grave ayant conduit directement à l’étouffement fatal.
L’affaire Jayaweera pourrait servir de précédent judiciaire en matière de respect des régimes alimentaires sur les vols internationaux et de protocoles d’urgence médicale à bord. Les plaignants mettent en évidence la double responsabilité : d’une part, la non-conformité du repas livré par rapport à la commande spéciale, et d’autre part, la décision de ne pas effectuer une diversion rapide vers un aéroport en mesure de traiter l’urgence.
Sur les vols internationaux, les compagnies aériennes sont tenues de proposer des repas adaptés lorsqu’ils sont réservés à l’avance, en particulier pour des raisons religieuses, médicales ou éthiques. Si aucune législation internationale n’impose un cadre uniforme, la norme IATA SSR (Special Service Request) encadre la gestion de ces demandes dans les systèmes de réservation. Tout manquement peut engager la responsabilité de la compagnie en cas de préjudice avéré ou de non-respect contractuel.
En matière d’urgence médicale à bord, les règlements diffèrent selon la juridiction de rattachement de l’appareil. Les compagnies membres de l’IATA doivent disposer d’une trousse de premiers secours complète et d’un équipement d’oxygénothérapie ; d’un protocole de téléassistance médicale (souvent fourni par des acteurs comme MedAire) ; et d’une procédure de déroutement lorsque la vie d’un passager est en danger.
Les équipages sont formés à la reconnaissance de situations critiques, mais la décision finale de détourner l’avion incombe toujours au commandant de bord, lequel doit concilier urgence médicale, position géographique et contraintes opérationnelles (carburant, météo, disponibilité d’aéroports). Dans ce cas précis, certains juristes estiment qu’un déroutement au-dessus du Midwest américain, si la localisation évoquée par la famille est exacte, aurait été conforme aux bonnes pratiques internationales. L’enjeu de la plainte déposée en Californie sera donc de déterminer à quel moment précis Qatar Airways a manqué à son devoir de diligence envers un passager vulnérable.

Yoann a commenté :
7 octobre 2025 - 16 h 32 min
Il avait 85 ans… Cette vision américaine de la justice est horripilante… Tout est bon pour se faire des dollars!
Zeph a commenté :
8 octobre 2025 - 6 h 48 min
Qu’il en ait 85 ou 55, quelle différence???? Soit le déroutement était envisageable et il y a faute grave soit l’appareil était au dessus d’une zone sans aéroport et là effectivement ce pax était condamné…
7 octobre 2025 - 19 h 28 min
Si on se fie à flighradar 3h de vol pour atterrir a Édimbourg donne une position plutôt vers le labrador que le wisconsin…
Mais bon c est une analyse au doigt mouillé basee sur la lecture de l article
Serge13 a commenté :
7 octobre 2025 - 23 h 42 min
On ne.meurt pas parce que des mini morceaux se viandes ont été avalés. C’est du grand n’importe quoi
8 octobre 2025 - 17 h 34 min
Je suppose que la cause avancée est une hypothèse sur une fausse route du au stress d avoir un plat non végétarien
Enfin ça doit être leur point de vue
L allergie ne doit pas s’être possible je pense dans ce cas
Après reste un soucis autre : énervement et claquage d une veine dans le cerveau vu l âge entraînant la dite fausse route
Caravelle a commenté :
8 octobre 2025 - 8 h 29 min
Si maintenant on meurt quand on ne mange pas végétarien, le problème de surpopulation de notre planète va vite être réglé 🙂
Et comme mentionné ci-dessus, 3h pour aller du Midwest à Edimbourg, ça ne tient pas la route.
:-) ) ) ) ) a commenté :
8 octobre 2025 - 15 h 49 min
Et pourquoi pas : Un passager de 102 ans assis sur un siège bleu turquoise est mort en vol – Sa famille traine en justice le fabricant du siège qu’elle considère comme étant directement impliqué dans le décès ..