Le récent déplacement du Président américain Donald Trump en Asie, à l’occasion du sommet de l’ASEAN (Association des pays du Sud-Est asiatique) à Kuala Lumpur, s’est traduit par une série de contrats majeurs pour le secteur aéronautique américain. Au cœur de cette séquence diplomatique, Boeing a su tirer profit de la stratégie de la « diplomatie du business » déployée par le locataire de la Maison Blanche.​

Plusieurs annonces spectaculaires ont rythmé le sommet de Kuala Lumpur : la Malaisie a officialisé l’achat de plus de 30 appareils Boeing, assortis d’options, et s’engage sur des transferts technologiques ainsi qu’une coopération renforcée dans l’aérospatiale et les semi-conducteurs. Un partenariat stratégique qui replace Boeing au cœur d’un marché longtemps disputé avec Airbus.​

Le Vietnam s’est également illustré avec une commande ferme de 50 avions Boeing pour plus de 8 milliards de dollars, soulignant son ambition de devenir la nouvelle plaque tournante régionale du transport aérien. Du côté de la Thaïlande, la décision de moderniser la flotte de Thai Airways via l’acquisition de 80 appareils Boeing, pour un montant annoncé proche de 19 milliards de dollars, constitue le plus important contrat commercial de l’avionneur américain en Asie du Sud-Est depuis une décennie.​

Dans un registre distinct, le Cambodge opte pour une coopération de long terme axée sur la formation, la maintenance et le développement d’infrastructures aéronautiques, préfigurant une montée en compétences locale avant d’éventuelles commandes de jets à l’avenir.

Un levier diplomatique et industriel majeur pour Washington
La série d’accords commerciaux signés à l’occasion de cette tournée démontre la capacité de la diplomatie américaine à conjuguer intérêts stratégiques et développement industriel. Pour Donald Trump, il s’agit explicitement de renforcer la présence économique des États-Unis dans une région où la concurrence chinoise s’affirme à travers son nouvel avion COMAC C919.​

Ces contrats génèrent des avantages considérables pour Boeing : ils relancent ses lignes d’assemblage, consolident son vivier d’emplois sur le continent américain et confirment la reprise de confiance après une période marquée par des difficultés industrielles. Ils constituent également un modèle d’exportation d’innovation et de normes de sécurité, tandis qu’aux yeux des gouvernements partenaires, ils ouvrent l’accès à des technologies avancées et à un réseau mondial de soutien.

Un contexte compétitif mais porteur d’opportunités
La vague de contrats témoigne toutefois d’un nouvel élan pour Boeing et de l’efficacité de la diplomatie économique de Donald Trump. Malgré tout, la route reste semée de défis : respect des délais de livraison, adaptation des infrastructures locales, formation des nouveaux personnels navigants et nécessité de jongler avec les équilibres géopolitiques dans un espace également convoité par la Chine et l’éternel concurrent européen Airbus (VietJet a converti cette semaine un protocole d’accord portant sur 100 Airbus A321neo en commande ferme). 

Boeing propulsé par la « diplomatie du business » de Donald Trump en Asie du sud-est 1 Air Journal

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