Qantas vient de réintégrer en ligne son dernier Airbus A380 , qui resté stocké « au garage », bouclant un vaste chantier de remise à niveau de sa flotte de Superjumbos. Pour les voyageurs, cette remise en service se traduira dès le 1er janvier 2026 par un vol quotidien en A380 entre Sydney et Dallas/Fort Worth, avec de nombreuses correspondances possibles sur le réseau d’American Airlines.
La compagnie australienne Qantas a accueilli à Sydney, le 2 décembre 2025, son dixième et dernier Airbus A380, mettant fin à près de six ans de stockage initié au plus fort de la pandémie de Covid‑19. Baptisé « Paul McGinness », en hommage à l’un des cofondateurs de la compagnie, le quadriréacteur de 17 ans, immatriculé VH‑OQC, était stationné depuis mars 2020, notamment à Victorville (Californie) et à Abou Dhabi. Avec ce retour, Qantas dispose à nouveau d’une flotte complète de dix A380, après avoir choisi de conserver et de réactiver dix exemplaires sur les douze initialement livrés, les deux autres ayant été retirés définitivement.
Un chantier de maintenance hors norme
La remise en état de VH‑OQC s’inscrit dans ce que Qantas décrit comme le plus grand programme de maintenance de ses 105 ans d’histoire, avec plus de 100 000 heures d’ingénierie consacrées à la flotte A380. Les travaux ont inclus des visites lourdes, le remplacement complet du train d’atterrissage, des inspections structurelles approfondies, des tests de systèmes, une rénovation intégrale de la cabine et des vols d’essai de certification.
Les opérations ont mobilisé des équipes et des installations sur plusieurs continents, avec des pièces et sous‑ensembles expédiés par voie terrestre, maritime et aérienne pour remettre l’appareil en configuration opérationnelle. Selon Qantas, le retour en ligne d’un A380 après près de 2 000 jours de stockage représente un défi technique majeur, tant en termes de contrôle de corrosion que de remise à niveau des systèmes et des intérieurs.
Chaque Airbus A380 de Qantas dispose de 14 sièges en Première, 70 en Classe Affaires, 60 en Classe Économique Premium et 341 en Classe Économique. Tous les Airbus A380 de Qantas ont bénéficié d’une rénovation et d’une reconfiguration complètes de leurs cabines, incluant une cabine Première et un salon sur le pont supérieur rénovés, ainsi qu’un plus grand nombre de sièges premium en Classe Affaires et en Classe Économique Premium.
Positionné sur Sydney–Dallas
Dans un premier temps, « Paul McGinness » est utilisé comme appareil de réserve opérationnelle pour absorber les pointes du trafic de fin d’année et offrir une marge de flexibilité en cas de problème technique sur d’autres long‑courriers. À partir du 1er janvier 2026, il sera intégré au programme régulier et permettra d’assurer en A380 un service quotidien entre Sydney et Dallas/Fort Worth, l’une des liaisons les plus longues du réseau de Qantas.
Ce renfort en capacité sur Sydney–Dallas doit également bénéficier aux routes Sydney–Singapour et Sydney–Johannesburg, où l’A380 est prisé pour sa cabine fortement orientée vers les classes premium et sa capacité totale élevée. Via Dallas, les passagers australiens peuvent ensuite rejoindre plus de 230 destinations en une seule correspondance grâce au partenariat avec American Airlines, ce qui renforce l’attractivité de Qantas sur les flux Australie–États‑Unis.
Pour les passagers, le retour de ce dernier A380 s’accompagne d’une cabine entièrement modernisée, avec de nouveaux sièges, des cabines rafraîchies en classes premium, une offre améliorée en Première, ainsi que des kits de confort et un service à bord revus. Qantas met en avant des améliorations spécifiques en Première classe sur A380, notamment une restauration rehaussée, des trousses de confort signées Aesop, du champagne Bollinger et de nouveaux pyjamas, afin de renforcer le positionnement haut de gamme de ses très gros porteurs.
Comme d’autres compagnies (Emirates, Singapore Airlines, British Airways, Etihad ou encore Lufthansa), Qantas a finalement opté pour un « retour en grâce » de l’A380 après avoir sérieusement envisagé son retrait définitif pendant la crise. Les A380 de Qantas devraient rester en service au moins jusqu’au milieu de la prochaine décennie, période durant laquelle ils coexisteront avec les futurs Airbus A350‑1000 du projet « Sunrise », destinés aux liaisons ultra‑long‑courrier de plus de 20 heures comme Sydney–New York ou Sydney–Londres.

GVA1112 a commenté :
8 décembre 2025 - 7 h 25 min
A part Air France, quelle autre compagnie a mis définitivement tous ces A380 hors service ?
J’ai bien peur qu’elle soit la seule ? Non ?
Yoann a commenté :
8 décembre 2025 - 8 h 27 min
China Southern, Malaysia Airlines, Thai Airways… Air France est loin d’être seule dans ce cas.
Tony de Brest a commenté :
8 décembre 2025 - 9 h 30 min
J’ai questionné l’IA (Microsoft 365 Copilot) et voici la réponse obtenue en moins de cinq secondes : Les compagnies qui ont définitivement abandonné l’A380 sont Air France, China Southern, Malaysia Airlines, Thai Airways et Hi Fly Malta.
Yo a commenté :
8 décembre 2025 - 9 h 54 min
Content d’avoir répondu plus vite que l’IA qui nous rend fainéants !
Greg6 a commenté :
8 décembre 2025 - 14 h 26 min
Il faudrait aussi préciser que le maintient des a380 dans plusieurs compagnies résulte du (gros) retard du programme 777-9.
@Greg6 a commenté :
8 décembre 2025 - 20 h 52 min
Qantas -puisque c’est le thème- n’a commandé AUCUN B777X.
Donc hors sujet.
D’autre part si Airbus avait donné suite à un A380 nouvelle génération suite aux demandes insistantes et répétitives de Emirates, il aurait eu fort probablement moins de commandes de 777X.
Greg6 a commenté :
9 décembre 2025 - 12 h 48 min
Je répondais à un message traitant de toutes les compagnies ayant des a380, donc non ce n’est pas hors sujet. Il faut suivre…
Par contre, parler d’un a380 nouvelle génération qui n’a jamais été sérieusement envisagé par Airbus, là c’est hors sujet pour le coup. Ou disons que ça relève de l’imagination.
Et heureusement d’ailleurs qu’Airbus ne lance pas un projet d’une telle ampleur juste pour satisfaire une compagnie, compagnie qui de plus s’est régulièrement faite remarquer pour ses retournements de veste…
Pour ce qui est de Qantas, ils ont commandé des a35k, mais pas de b779.
Ce qui ne change rien sur le fond : les retards du 779 (principalement), et les difficultés à augmenter la cadence de production des a350 (à un degré moindre), sont les deux éléments qui aujourd’hui offrent un sursis à l’a380 (hors Emirates). Et tant mieux quand on aime l’appareil. Mais ce n’est pas un plébiscite.
@ Greg6 a commenté :
9 décembre 2025 - 14 h 49 min
Retard ou pas, la rénovation des A380 de Qantas a commencé de puis longue date.
Lisez :
“Les A380 de Qantas devraient rester en service au moins jusqu’au milieu de la prochaine décennie, période durant laquelle ils coexisteront avec les futurs Airbus A350‑1000 “.
Il faut suivre…
De plus il est archi faux de dire qu’Airbus ne répond pas aux demandes des compagnies, deux beaux exemples avec les ULR de Singapore et Qantas alors que ces programmes sont coûteux et vendus à quelques exemplaires seulement.
Un nouvel “A380” serait vendu 10 fois plus…
De plus Airbus a bien lancé le programme A380 en ayant que très peu de commandes au départ …et une poignée de compagnies seulement…
L’aviation a toujours été de l’imagination et ce depuis le départ…saut pour les esprits rétrécis et craintifs.
Greg6 a commenté :
9 décembre 2025 - 16 h 27 min
Les ulr sont des adaptations d’appareils existants. Rien de comparable avec un éventuel programme “a380neo”.
Le fait qu’Airbus ait lancé l’a380 avec très peu de commandes au départ, a fait que le programme s’est terminé avec peu de commandes au final. 251, et un programme pas rentable (même s’il y avait aussi d’autres enjeux).
L’imagination c’est bien, mais quand on gère une boîte la rationalité c’est pas mal aussi en fait.
Et je vous rappelle, encore une fois, qu’Emirates n’est pas un client fiable. On l’a vu avec l’a330neo, mais aussi avec les options non levées sur l’a380 et qui ont entraîné la fin de sa production.
Bref, il faut être sérieux, si un a380neo avait un réel intérêt, Airbus l’aurait lancé. Je pense qu’ils savent ce qu’ils font, et qu’ils s’y connaissent en aéronautique dans cette boîte. Non ?
Pour ce qui est de Qantas encore une fois, ça ne change rien sur le fond. Mon message initial, objet de ce débat, étant : “le maintient des a380 dans plusieurs compagnies résulte du (gros) retard du programme 777-9”. La position de Qantas ne change pas grand chose. Et on verra comment elle évolue : combien d’a380 maintenus, jusque quand, vont-ils se prononcer sur le 779, l’auraient-ils déjà fait si ce programme était à l’heure etc…
nom a commenté :
9 décembre 2025 - 18 h 32 min
Air France a pris des A380 ( peu ) sous la pression du gouvernement mais cet avion ne lui correspondait pas , à part peut être en version haute densité sur les DOM .
elmer a commenté :
8 décembre 2025 - 12 h 53 min
Pendant que Qantas réactive son 10ème A380 en cette fin 2025 par pur pragmatisme face à la demande, Air France doit s’en mordre les doigts.
C’est fascinant de voir le grand écart stratégique. Qantas n’est pas un cas isolé, c’est toute l’industrie qui désavoue la vision d’Air France :
Lufthansa a réactivé 8 de ses A380 à Munich.
British Airways a remis en vol l’intégralité de ses 12 appareils.
Etihad les a ressortis du désert pour desservir Londres, Paris et bientôt Tokyo.
Qatar Airways prolonge les siens, tout comme Singapore Airlines et ANA.
Ces compagnies ont compris une règle de base : Aéroports saturés + Hausse du trafic = Besoin de gros avions. De l’autre côté, nos “génies visionnaires” tricolores ont préféré envoyer à la ferraille des avions à moitié neufs pour les remplacer par des bimoteurs plus petits.
Résultat ? On gaspille nos créneaux horaires (slots) avec des avions de moindre capacité et on entasse les passagers, alors que tout le monde, de l’Europe à l’Asie, maximise chaque décollage. Avoir eu raison trop tôt, c’est avoir tort, mais là, Air France a juste eu tort tout court. Une vraie masterclass de myopie industrielle.
Xavier a commenté :
8 décembre 2025 - 23 h 53 min
L’aéro est cyclique, vous comprendrez ça un jour. Une évidence aujourd’hui est une erreur hier ou demain.
Bencello a commenté :
9 décembre 2025 - 13 h 47 min
Sur les 14 compagnies qui ont commandé l’A380, 4 l’ont retiré.
Par ailleurs, l’aéroport CDG n’est pas LHR et sa saturation.
L’Allemagne et sa densité de population n’est pas la France
L’A380, s’il était un rêve pour les pax (j’ai pu souvent l’apprécier), n’était pas l’avion parfait que l’on peut idéaliser (coûts de maintenance, remplissage, remplacement en cas de panne) . AF ne peut que se féliciter d’avoir continué à commander des A350 (40 appareils) et sa fiabilité remarquable, pendant que d’autres ont parqué à grand frais des appareils pendant des années à Teruel.
Greg6 a commenté :
9 décembre 2025 - 16 h 33 min
@ Bencello
Une petite chose à ajouter et qui a malheureusement joué un rôle important : le manque, et souvent l’absence de capacités cargo (en fonction du remplissage) de l’appareil.
Voyage73 a commenté :
9 décembre 2025 - 8 h 04 min
LesA380 d AF étaient de 2009,ayant fait le vol inaugural Paris New York avec eux.ils l ont arrêté en 2019 soit pile 10 ans.ayant fait un vol en777 de 27 ans d âge……chercher l erreur,comme d habitude dans notre chère compagnie!